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Aujourd'hui plus qu'hier, il y a des Noirs dans le monde entier: Noirs Américains, Noirs Européens, Noirs Asiatiques, Noirs Africains, brefs Noirs noirs et Noirs mélangés. Que veut dire aujourd'hui être Africain? Ta langue quotidienne n'est plus africaine; ta religion n'est plus celle de tes ancêtres; ton économie n'est plus celle du troc; ton droit n'est plus le droit d'aînesse; veste et cravate sont tes vêtements de parade; tu ne manges plus le manioc; ta peau est violemment maquillée, tes cheveux ou perruques lisses et ton ciel n'a plus de clairs de lune cadencés de danses autour du feu; tes contes sont les aventures des films occidentaux. Qu'est-ce qu'être Africain de nos jours? Une race en voie d’extinction? F.Kama

L’erreur capitale de la diaspora camerounaise (FR)

L’erreur capitale de la diaspora camerounaise
C’est avec douleur que j’adresse cet écrit à une certaine diaspora camerounaise. Mon absence pour des raisons familiales pendant les 3 dernières semaines est la plus grande douleur que je ressens, comme si je me sentais en flagrant délit de culpabilité. Alors que je ne pouvais matériellement me connecter sur les diverses voies de communication modernes, il a fleuri sur le net une corruption de la pensée démocratique qui a largement désorienté les camerounais de la diaspora, eux qui hier encore nous laissaient croire à leur engagement éclairé pour la lutte pour le changement dans notre pays. Venons au fait : M. Brice Nitcheu pour ne citer que l’un des plus actifs d’entre les membres de la diaspora, repris en écho par quelques membres d’associations camerounaises comme M. Wanko Robert en Allemagne ont lancé à travers les médias en ligne un mouvement de boycott de l’élection présidentielle à venir par les membres de la diaspora. Il n’est pas superflu d’emboîter le pas à quelques réactions qui ont décrié depuis deux semaines cette erreur. Jusqu’au jour du vote, je ne doute pas que d’autres littératures fleuriront sur ce thème.
Le vote est un droit inaliénable de chaque citoyen. Aucune constitution d’un pays au monde ne l’interdit, même pas celle du Cameroun avant la fameuse fumisterie charlatanesque de la loi d’Août 2011 autorisant le vote de la diaspora camerounaise. Cette loi qui « autorisait » le vote des camerounais de l’étranger n’est qu’un tour de passe-passe magique où seul le public voit le pigeon sortir du chapeau de l’illusionniste en chef chargé de tromper la communauté internationale. Evidemment ici et en d’autres lieux, on a démontré l’inféodation de ELECAM au parti au pouvoir. Du simple fait qu’il a attendu sagement que son créateur lui donnât le feu vert pour étendre ses démembrements à l’étranger alors que cette opération se déroule officiellement depuis août 2010 au pays, ELECAM a achevé de ruiner la dernière once d’indépendance que cet enfant-monstre né d’un père sans mère prétendait revêtir. Oui, le droit de vote qui vient d’être accordé aux camerounais de la Diaspora ne nécessitait pas une loi, tout au plus un simple texte réglementaire autorisant ELECAM à user de ses prérogatives en poursuivant ses démembrements à l’étranger.
Avec le décret d’application publié avec une inhabituelle célérité quelques jours plus tard, cet organisme désormais dépouillé de toute initiative au dehors du triangle national aurait dû nous épargner de sa visite ô combien inutile, clownesque et au pas de course pour venir expliquer la raison de s’inscrire sur les listes électorales, pour nous démontrer doctement qu’une porte ouverte n’est pas une porte fermée. Un communiqué aurait largement suffit, dans lequel son président ou son directeur aurait écrit : « Oui, comme l’a décidé son excellence le Président du RDPC, nous aussi, nous sommes d’accord. Nous sommes même plus que d’accord. Car vous avez désormais le droit de vous inscrire comme les camerounais à part entière sur les listes électorales ouvertes, publiées et présidées par les ambassadeurs. Si on n’est pas venu à vous plus tôt, c’est simplement que nous projetions de venir plus tard. Voilà, c’est fait. Et arrêtez de déranger les gens » Hélas, quel est le camerounais qui cracherait du sable dans le tapioca des millions de francs de frais de mission ? Même pas un évêque !
Cela étant, messieurs les orfèvres du boycott « actif ou passif » de la présidentielle d’octobre, permettez-moi de vous poser quelques questions :
– si un débiteur vous doit de l’argent et qu’il ne le nie pas, refuseriez-vous sciemment de prendre une avance du paiement de cette créance, fût-elle infime ? Simple bon sens !
– Oui, l’autorisation du droit de vote des camerounais de l’étranger est un piège, voire un piège à cons. Si donc, le chasseur nous montre ce piège et que nous tombions dans ce piège, nous qui nous vantons d’être mieux éclairés que ceux qui vivent les coupures d’électricité 6/7 jours par semaine au pays, que sommes-nous donc, des cons éclairés ?
– Pouvez-vous prouver que le boycott ferait annuler le résultat des élections ? Je me réfère à l’an 1997, le spécialiste de la danse bafia, descendu de son piédestal de Ntarikon demanda le boycott de la présidentielle de cette année-là. Où en sommes-nous en 2011 ? Ce même individu retira sa plainte on ne saura jamais pourquoi, devant la Cour Suprême du Cameroun en 1992 dans ce qu’il baptisa « la victoire volée ». Ce funambule aujourd’hui encourage les inscriptions sur les listes électorales après en avoir appelé hier à leur boycott, ce qui eut l’heur de provoquer entre autre la démission de dame Kah Walla du parti historique rempli d’histoires.
– Avez-vous pris la peine d’expliquer à ceux que vous encouragez au boycott que le vote à un tour favorise légalement la dictature de la minorité ? Je m’explique : même avec 15% de votes favorables dans une élection à un tour, si ce candidat vient en tête, il devient Président de manière indiscutable. Sans blague, l’actuel président a été élu en 1992 par 39% de camerounais et a reçu l’onction de la cour suprême (encore en place aujourd’hui) le droit de diriger le pays avec 61 % de ses compatriotes contre lui ! Le Cameroun c’est le Cameroun ! une phrase géniale qui signifie que c’est le pays où tous les impossibles et les absurdités sont érigés en normes
Si je ne vous accordais pas le bénéfice du doute sur le bien-fondé de votre appel au boycott, (je concède qu’on peut se tromper de bonne foi ou par naïveté) je présumerais que vous êtes certainement de ceux qui caressent l’espoir de moins en moins secret d’un soulèvement populaire au Cameroun avant ou après les élections. Mais, moi j’ai des amis et des parents qui vivent là-bas – qui sont même dans le RDPC, mais dont je ferais tout pour que rien ne leur arrive. Je leur enverrais même des western union afin qu’ils quittassent le pays. Quant aux autres Camerounais, ils peuvent mourir. Sauf que « les autres » en question sont vos amis et vos parents, que vous extraderiez vous aussi pour les mêmes raisons que moi. Et mes amis ont des amis intimes qui ont aussi leurs parents. Voyez-vous, même les soldats camerounais du BIR sont aussi d’abord nos parents et amis. Je ne crois pas faire une révélation en affirmant que c’est même nous de la diaspora qui avons financé leurs dossiers de recrutement après que nous avions fini de financer leurs études. A la fin on va même se retrouver à extrader Paul Biya himself et se cotiser pour lui louer une chambre à Genève down town. Oui, le pauvre bougre a aussi amis et parents, et plein de partisans même ici dans la diaspora !
Finalement, tout porterait à croire que vous confondez gesticulation populiste et stratégie en politique, comme pour faire accroire que celui qui crie le plus fort est celui qui a raison, ou que celui qui bat le plus fort le tamtam est le meilleur batteur… la sagesse ancestrale affirme que quand beaucoup de gens tirent sur une corde, parfois il y en a parmi eux qui font semblant de tirer. Ils sont souvent les 1ers à décourager les vrais tireurs en lançant que ça ne peut pas aller, ou alors quand on poussait une voiture embourbée dans les pistes de nos villages, les fainéants soit la poussaient en direction du ravin, soit jetaient des bottes d’herbes fraîches sous les roues.
Je vous pose donc la question les yeux dans les yeux : M. Wanko, M. Nitcheu et autres, pour qui roulez-vous ? Si vous reconnaissez donc que vous vous êtes trompés en appelant au boycott, rappelez aux inscriptions sur les listes électorales (il y a encore bien 2 jours). Rappelez aux camerounais de la diaspora qu’ils aillent voter le jour indiqué. Faites même mieux, donnez des consignes de vote contre le RDPC si vous ne roulez pas secrètement pour lui. Demandez aux camerounais de ne pas voter « bulletin nul » dans l’isoloir. Cela vous grandira. Suivez en cela Fru Ndi.

Quelles sont donc les raisons objectives d’espérer un changement dans ces élections dont la transparence est unanimement décriée ?
ELECAM comme tous les enfants-monstres qui l’ont précédés (Commissions mixtes, AT, ONEL) se bat pour servir le même disque rayé de ses promesses de transparence, qui se termine invariablement par le même crédo : attendons de juger le maçon au pied du mur. En français camerounais, cela veut dire quand le malade est déjà à la morgue. Point n’est donc besoin de prédire à cet enfant-monstre une mort par défection congénitale après un seul exercice électoral. Il y a cependant, avouons-le du nouveau. Comme un enfant-monstre, même son géniteur a peur de lui ! Si Biya lui-même avait confiance en son ELECAM, il ne l’aurait pas après coup de nouveau inféodé à l’administration, et là où il a pu dribbler littéralement et communauté internationale, et communauté nationale et même tacler son propre joueur ELECAM, c’est sur le droit de vote de la diaspora. Et il l’a fait. Soit. Mais, il n’y a jamais de crime parfait. La dernière retouche sur ELECAM l’émascule du devoir de publier les résultats partiels, après qu’il n’eut jamais le devoir légitime de publier les résultats définitifs d’une élection qu’il est censé organiser. Le syndrome ivoirien sans doute. La vipère perchée sur une branche d’arbre pond ses vipéreaux en les lâchant dans la nature, de peur d’être mordue par ces nés affamés. Moi, si quelqu’un veut me noyer, je m’accrocherais même à son orteil. S’il veut, il n’a qu’à couper son pied.
La loi électorale en son article 7 présente l’implication des partis politiques et la participation de leurs représentants ou de ceux des candidats aux étapes du processus électoral (révision des listes électorales, distribution des cartes, déroulement et dépouillement du scrutin, recensement des votes). Concrètement, cela veut dire qu’elle autorise la présence dans chaque bureau de vote des représentants de chaque candidat à l’élection présidentielle pendant toute la journée de l’élection ; la loi autorise leur participation au dépouillement des urnes à la clôture du vote dès 18h le même jour. La loi leur autorise à participer à la proclamation immédiate des résultats, à en signer et contresigner les procès-verbaux et en recevoir copie séance tenante en y relevant s’il y a lieu les motifs de contestation des résultats qui seront examinés, puis jugés par les acteurs judiciaires que la loi autorise. Et AUCUNE LOI N’INTERDIT CES ACTEURS À COMMUNIQUER LES DITS RESULTATS A LEURS QG ! En somme, IL FAUT S’INSCRIRE SUR LES LISTES ELECTORALES. La diaspora ne gagnera rien à s’auto exclure. Si mille partisans du RDPC dans la diaspora sur les 4 millions votent ce parti et que les autres s’abstiennent, on proclamera à grands titres dans la une de tous les journaux : Paul Biya a gagné les élections même dans la diaspora !
Quelles que soient les conditions, le nombre rendra la fraude difficile si et seulement si le peuple ne veut plus réellement d’un régime dont les habits des différentes campagnes électorales sont raccommodés dans des toiles de sacs de farine des boulangers tropicaux. Il ne faut donc plus se prévaloir de la réflexion paresseuse et éculée selon laquelle « Que je vote ou pas, cela ne changerait rien, puisque ma voix ne compte pas. » A l’observation, ceux qui le disent n’ont même jamais voté de leur vie. A tous ces camerounais désabusés, je dirai : vous n’avez pas voté les autres fois, qu’est-ce que cela a changé ? Allez-vous essayer de résoudre donc le même problème en reproduisant la même abstention ? Ce ne serait ni intelligent, ni pragmatique. Car, REFUSER DE VOTER, C’EST VOTER MALGRE VOUS IPSO FACTO POUR LA CONTINUITÉ. C’EST DONNER QUITUS AU SYSTEME EN PLACE, AU STATU QUO ANTE. Si vous ne décidez jamais, les autres décideront toujours pour vous. Et très souvent contre vous ! Ce qu’on ne vous dira jamais assez.
Camarades, les peuls disent « lou heup touroup » En toute chose, le trop déborde. L’extrémisme est mauvaise conseillère. Les camerounais du pays comptent secrètement sur nous, même si les bénéficiaires du pouvoir en place tentent hypocritement de nous vilipender publiquement. Quand l’ennemi bat en retraite, il faut prendre et occuper le terrain qu’il a abandonné. « la lutta continua ! » Le combat de la diaspora est loin d’être achevé. Nous avons encore à lutter pour améliorer notre droit de vote et au-delà encore, nos droits en général. Je cite par exemple l’incongruité que nous pouvons voter sans être nous-mêmes éligibles ; nous, baptisés « onzième région du Cameroun » n’avons aucune représentativité officielle dans aucun ministère, ni à l’assemblée nationale ; ne parlons pas du Sénat qu’on attend depuis … 1996
Heureusement dans cette nuit, il y a quand même dans les ambassades quelques étoiles qui s’obstinent à briller. Les commissions d’inscription dans les listes électorales de l’ambassade du Cameroun en Allemagne qui sillonnaient les grandes régions ont arrêté leur parcours. Je suppose avec raison, ne serait-ce que parce que c’était illusoire de couvrir toute l’Allemagne, la Tchéquie, le Monténégro, et autres pays couverts pas cette représentation diplomatique en 21 jours, cette ambassade a ouvert sur son site www.ambacam.de la possibilité de s’inscrire online sur les listes électorales. Que personne ne se cache donc plus derrière l’éloignement pour ne pas s’inscrire pour le vote ! Chers Camerounais d’Allemagne et autres pays couverts par l’Ambassade du Cameroun en RFA, il est désormais possible de s’inscrire sur les listes électorales sans être obligé de se déplacer pour Berlin. Vous pouvez consulter le communiqué officiel sur http://www.ambacam.de/index.php?pid=58
Dans la pratique, il suffit de scanner ou photocopier les pièces suivantes:
– CARTE CONSULAIRE,
– PASSEPORT CAMEROUNAIS VALIDE (pages indiquant nom, numéro, date et lieu de délivrance,
validité, visas)
– TITRE DE SEJOUR VALIDE,
-ACTE DE NAISSANCE
Puis les poster, faxer ou envoyer le tout par email a berlin@ambacam.de pour ceux qui n’ont pas encore de carte consulaire la poste est la seule option car il faudra aussi envoyer deux demi photos vous pourrez trouver toutes ces infos sur le site de l’ambassade à Berlin: http://www.ambacam.de
Félix KAMA

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