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Aujourd'hui plus qu'hier, il y a des Noirs dans le monde entier: Noirs Américains, Noirs Européens, Noirs Asiatiques, Noirs Africains, brefs Noirs noirs et Noirs mélangés. Que veut dire aujourd'hui être Africain? Ta langue quotidienne n'est plus africaine; ta religion n'est plus celle de tes ancêtres; ton économie n'est plus celle du troc; ton droit n'est plus le droit d'aînesse; veste et cravate sont tes vêtements de parade; tu ne manges plus le manioc; ta peau est violemment maquillée, tes cheveux ou perruques lisses et ton ciel n'a plus de clairs de lune cadencés de danses autour du feu; tes contes sont les aventures des films occidentaux. Qu'est-ce qu'être Africain de nos jours? Une race en voie d’extinction? F.Kama

Collage von Text (Nataly Ritzel) FR/DE/ET

Felix Kama
Narrateur
Seuls les invalides et les personnes trop âgées de ma
tribu ne sont pas venus me faire des au revoir à
l’aéroport. Ne connaissant pas grand monde dans la
ville, ceux qui sont venus tôt le matin s’y sont rendus
directement. Moi-même je suis arrivé à l’aéroport vers
14 heures alors que le décollage de mon avion pour
Stuttgart en Allemagne est prévu pour 20 heures.
Il me faudrait penser à acheter un cahier de 120
pages pour (faire) la liste des cadeaux. Je me suis
procuré ce calepin dans une boutique tenue par un
pygmée. Au total, j’ai pu noter 6 postes radio de
marque Telefunken; mon neveu Bilana veut un maillot
de football du Bayern de Münich signé par F.
Beckenbauer lui-même; je devrais de même ne pas
oublier 8 marteaux, 3 litres d’eau de Cologne ainsi que
d’autres parfums comme Chanel 5, Chanel 6, Chanel 8
et Chanel 13; 1 fusil de chasse à double canon, 1 tailleongles,
5 tronçonneuses de marque Stihl, 17 poupées
barbie et 1 Ken, 6 ballons de football de marque
Adidas, 8 paires de chaussures-dames de couleur rose,
jaune-citron et grise; 5 paires de chaussures hommes
toutes noires, une veste de la taille de l’ancien
chancelier Helmuth Kohl, 3 grands verres (chopes) de
bière qu‘on boit à Munich à la fête d’Octobre, 4
insignes de la Mercedes, de Chrysler, de Daimler et de
Benz.
Il est 19 heures et comme nous avons encore une
bonne heure devant nous, nous nous installons dans un
coin de l’immense salle pour prendre le dernier repas en
famille. Qui sait si je vais retrouver tout le monde
encore vivant à mon retour d’Europe? Les femmes
déballent la nourriture et toute la tribu s’assied par terre
en rond autour des victuailles. Au menu, du couscous
de manioc dans une sauce glissante et pimentée, et pour
arroser le tout, du bon vin de palme. On mange tous
dans la même assiette. Le couscous se mange avec les
doigts, même s’il se trouve qu’on a aussi apporté des
cuillères. C’est vrai qu’elles sont en nombre insuffisant.
Vous dire le nombre exact des convives ne se peut pas,
car d’autres voyageurs se sont mêlés de la partie.
Quand les gens mangent chez nous, c’est ainsi: tout le
monde s’y invite, car s’il s’était agi d’un malheur,
personne ne serait passé indifféremment.
Eine Frau unter den Leuten, die sich hinsetzen,
beginnt zu singen
ékang bisso bisso élang élang ééé
éé éééé éé
ma dzo nékang bisso bisso élang éland ééé
éé éééé éé
bi man ya sòòò a mot ékang éé
éé éééé éé
aahaan aahaan melò me bààà
me bààà fò
ékang mboloo
essa ngom
ma dzo nékang mbolo
essa ngom
ékang mboloo
essa ngom
essa ngom aa ba betoaa
ayaaaa aaaaaaaaaaaaaa
(Er greift zur Kalabasse und beginnt, Wein in
die 5 Gläser zu schenken, die auf dem Boden stehen. Der Wein
reicht nur für vier. Das fünfte, leere Glas gibt er einem
Zuschauer)
Vier Gläser Palmwein. Wenn ich das erste geleert habe,
erzähle ich Ihnen die Geschichte von Noah. Beim
zweiten wird jeder echte Kerl hier mit Noah Bella
tauschen wollen. Beim dritten wird jeder dieser echten
Kerle Mitleid mit Noah Bella Nanga haben. Und wenn
der letzte Tropfen meine Kehle herunter geflossen sein
wird, werden alle Frauen hier Noah Bella, dem Sohn
der Bella Nanga, zujubeln. Nun, zunächst einmal (er
hebt das erste Glas und vollzieht ein Gabenritual)
Trinken wir! Auf Ihre Gesundheit und Ihr Wohl,
Nektar des Himmels, Nektar der Bäume, Nektar
der Pflanzen und der Insekten, die die Blüten
bestäuben,
Gelobt sei, wer dich entdeckt und mir deine
Freuden gespendet, sanctus sanctus
Steige mir nicht in den Kopf, verbreite in
meinem Körper die Wärme des Lebens.
Ich trinke du trinkst er trinkt wir trinken, doch
was ich trinke ist Wasser nicht, amen.
Narrateur du texte 1
Le repas est régulièrement perturbé par le grésillement
d’une voix dans les haut-parleurs. Cela devient un
rituel: à chaque fois que des cloches sonnent, une voix
de femme murmure sourdement : « Votre attention s’il
vous plaît! ». Personne ne pige le reste, car la qualité du
son est tout simplement exécrable. On se lèche les
doigts, croyant le repas achevé lorsque ma tante déballe
cérémonieusement un met dont le fumet qui en émane
finit par rendre tout le monde de nouveau affamé.
Jusqu’aujourd’hui, aucun philosophe n’a réussi à
répondre à la poignante question métaphysique de
l’existence humaine. Aux questions « d’où viens-tu?
Qui es-tu? Où vas-tu? » L’escargot répond: «je viens
de chez moi, je suis moi-même et je vais chez moi ».
C’est pour acquérir un peu de cette haute intelligence
que les femmes de chez nous ont élevé l’escargot au
rang de plat d’honneur. De plus, manger de cette
délicatesse avant le vol me garantira une lente digestion
dans l‘avion, car il est connu chez nous que les Blancs
ont leurs toilettes dans la maison, si ce n’est même pas
à côté de la salle à manger! Comme des Hottentots!
Quelle indécence!
Et d’abord une initiation nécessaire à la
dégustation des escargots: un: deux personnes ne
plongent pas la main dans le plat en même temps.
Deux: quand on sort la main du plat, on fait une
circonvolution autour de l’assiette pour que chacun
atteste qu’on n’a pris qu’un seul morceau. Ici il n’y a ni
lutte des classes, ni gérontocratie, ni phallocratie et tout
prince que je suis, je suis soumis au même rituel : « une
plongée, une circonvolution, un morceau ; une plongée,
une circonvolution, un morceau».
Eine Zweite Person, unter all denen, die sich bemühen,
korrekt zu essen auf Douala oder Eton, fährt mit dem
Erzählen des Zweiten Textes fort.
P2
Vom linken Ufer her legt sich der Schatten der Palme
nieder, immer kleiner, immer schmaler, ficht mit dem
Mutterbaum und erkämpft sich endlich seinen Platz. So
ist das überall, in allen Breitengraden, die Kinder
kauern sich in den Schatten der Mutter, wenn sich in
ihren Bäuchen der Mittagshunger breit macht. Doch der
Palmenschatten braucht die Muttermilch nicht mehr,
auf und davon ist er, sich auf der rechten Seite
auszustrecken. Er hat sich hingelegt und lang gemacht.
Schön gemütlich macht er sich’s. So hat der Schatten
den Abend am Kittel gepackt. Der Meister aller Dinge,
Elo-Pogo, hat das Ende des Tages eingeläutet, tôôôôô,
und die Arbeiter, die gearbeitet-Habenden“ und die
„vielleicht-arbeiten-Werdenden“ sind von überall
angelaufen gekommen, von Komo-Ngòbo, von
Reutlingen, von Evodula, von Gerlingen, von Korogo,
von Sindelfingen und all den anderen “ingen“…. Das
Volk ist mit dem Fahrrad gekommen, mit der
Straßenbahn, mit dem Motorrad, mit dem Auto,
vielleicht mit dem Taxi, dem Flugzeug und die meisten
zu Fuß, um die außerordentliche Geschichte des Noah
Bella Nanga zu hören, Sohn der Frau mit Namen Bella
Nanga. Denn glaubt mir nur, ich sage euch, genau um
die Geschichte Noah Bella Nangas geht es hier.
Narrateur
Je crois qu’il est temps qu’on se presse un peu. Le
commandant de bord est venu me présenter ses
hommages avant de me conduire dans l’avion. C’est un
vieux blanc qui a mesuré tous les centimètres du ciel de
l’Afrique depuis la colonisation jusqu’à la néo
colonisation en passant par les indépendances. On
raconte qu’il pilote du décollage à l’atterrissage, de nuit
comme de jour, par beau temps ou par tempête sans
besoin d’assistance au sol. Son expérience est telle qu’il
lui arrive de venir prendre les repas avec les passagers
pendant le vol. Mon neveu Bilana dit souvent des
choses ! il atteste même que dans le sous-sol de sa
cabine de pilotage, il y a un lit à deux places. Personne
ne connaît ni son nom, ni sa nationalité et on dit qu’il a
piloté de grandes personnalités de cette république dont
les petits-enfants occupent aujourd’hui des postes de
ministres. Il parle toutes les langues locales jusqu’aux
proverbes et connaît tous les ragots de la ville. C’est
pourquoi on l’appelle le «Blanc Nègre». Il me présente
ses hommages et je me lève pour le saluer:
– Djamna!
– Djam
– Debo djam!
– Djam
– Bingel djam!
– Djam
– Saré djam!
– Djam
– Saréfou djam!
– Djam
– Djam bandouna!
– Djam
– Gorko djam!
– Djam
– Ossoko! Sa majesté, pardonnez mon
insolence, mais c’est vous qu’on attend pour le
décollage!
Et comme il n’y a pas le feu dans la maison, je
l’invite à manger les escargots. Il s’empare d’une
cuillère et s’assoit à mes côtés. Mais je dois avouer que
si «Blanc Nègre» connaît bien l’Afrique, le long séjour
d’un tronc d’arbre dans l’eau ne le transformera jamais
en crocodile. En effet, l’expert des airs manie sa
cuillère comme une pelle chargeuse dans un chantier.
La douleur qui nous étreint le coeur s’accroît au fur et à
mesure que le plat d’escargots se vide. Mon neveu
Bilana n’en pouvant plus me dit: «mon oncle, je crains
que la fin de ce repas ne soit plus agréable». Je lui lance
un regard mélangé qui signifie « Tu as raison, mais taistoi,
mal élevé!». Le repas s’achève et je prends congé
de mes congénères. Je crois que je viens de recevoir ma
première leçon d’Europe.
Un Africain qui va vivre en Europe un certain
temps éprouve la même sensation qu’un jeune qui va à
un rendez-vous galant pour la première fois. Car celui
qui s’en va est souvent content de partir. La séparation
est plus déchirante pour ceux qui restent. Parce que le
sentiment de nostalgie est allergique aux instants des
adieux.
Frau, P1
Wenn dich der Rücken juckt, so lass ihn dir von deinem
Nächsten kratzen; wenn du eine Frage hast, so stell sie
dem, der eine Antwort hat. Wenn dir die Bedeutung
eines Wortes unklar ist, so schlag in Wörterbuch nach.
Doch, Majestät, sagen Sie mir, wenn Sie das Bedürfnis
verspüren, zur Toilette zu gehen, schicken Sie dann
Ihren Sklaven, Ihnen Erleichterung zu verschaffen?
Und wenn dein Klo dir sagt, dass an deiner linken
Pobacke ein Pickel wächst, würdest du daran zweifeln?
Ich frage nur. Welche Hoffnung bleibt mir? Da oben hat
Einer die Dinge schon ganz recht gemacht: Als mir
mein letzter Zahn ausgefallen ist, ist meine Karies
verflogen. Ich bedauere nur die Bakterien, die an
meinen Jahren nagen: wenn es zu Ende ist mit mir, was
geschieht dann nur mit ihnen? Hört gut her: ein
Mensch, und sei er auch einäugig, bleibt immer ein
Mensch. Ein Mensch, und sei er auch verkrüppelt,
bleibt immer ein Mensch. Ein Mensch, und sei er auch
einarmig, bleibt immer ein Mensch. Selbst ein Kind ist
ein Mensch… im Werden. Woher kommt es, dass ein
Mensch, der sich nicht erheben kann, ein Mensch, der den Kopf
des Salamanders nicht nachahmen kann, kein Mensch mehr ist?
Ich wiederhole nur laut, was doch auf den Strassen gemurmelt
wird. Die Schuld liegt nicht beim Erzähler, die Schuld liegt bei
denen, die zuhören. Tötet ruhig den Boten, der euch eine
schlechte Botschaft bringt, denkt Ihr, Majestät, die Nachricht
würde davon besser? Eurer Vater gab mir den Auftrag euch zu
sagen, Majestät: nehmt den Sklaven bei Euch auf, das heißt:
gestaltet ihn nach Eurem Bild, bis ihm nichts mehr übrig bleibt
als eine Erinnerung und die grotesken Lügen der
Geschichtsbücher. Doch gebt gut Acht, Majestät, wenn Sie Ihren
Kopf retten wollen, so lehrt einen Affen nie, wie man Steine
wirft! Nach Eurem Bild zu sein heißt ganz und gar nicht, Euch
gleich zu sein! So steht es in der heiligen Schrift.
Narrateur
Alors que l’avion s’ébranle pour se mettre en piste,
j’aperçois du hublot mon neveu Bilana qui court
comme un chien derrière une voiture.
«Mon oncle, mon oncle, tu peux oublier mes cadeaux,
mais n’oublie pas de voir si la terre est fertile là-bas. Et
surtout, pense aussi…» hélas, le vrombissement de
l’avion a avalé les dernières paroles de Bilana.
Mon neveu disait souvent, les oiseaux volent au
ciel. L’avion aussi vole au ciel. Les nuages sont au
ciel. La lune est au ciel et de même les étoiles. C’est en
regardant en haut à partir du hublot alors que nous
survolions la mer Méditerranée que j’ai su qu’il y avait
un autre ciel au-dessus du ciel. Il y a donc sûrement làhaut
plusieurs autres en haut.
P2
Die Frau bittet jede Nacht die große Schicksalsmacht,
ihr Nachfahren zu schenken, doch sobald der Nachfahre
einen Fuß vor den anderen setzen kann, sobald der
Nachfahre sich seines Mundes zu bedienen weiß, bettet
sich Reue in das Herz der Frau. Halten Sie mich nicht
verantwortlich für das was mein Mund von sich gibt,
ich überliefere nur, was die Herzen aller Bella Nangas
hier und anderswo insgeheim denken. Denn die Frau
hieß Bella Nanga, die Mutter Noahs. Noah ist der Sohn
der Bella Nanga, und deshalb nennt man ihn Noah
Bella Nanga.
Die Hauswand sagte eines Tages, schweigen
hieße nicht, man hätte nichts zu sagen, denn wenn die
Wände sprechen könnten, traute sich so mancher unter Ihnen
nicht mehr auf die Strasse. Die Schuld liegt nicht beim Erzähler,
sondern den Arbeitern, den gearbeitet-Habenden und den
vielleicht-oder-auch-nicht-arbeiten-Werdenden?
Ihr lieben Freunde, das Schicksal der Frau mit Namen
Bella Nanga ist ein Fall für die Universität! Fünf
Schwangerschaften, fünf Fehlgeburten; doch Bella Nanga blieb
unbeirrt und gebar Zwillinge; die hielten es für gut, sich
anderswo umzusehen, nämlich dort, wo sie hergekommen waren.
Bella Nanga gab sich noch mehr Mühe und bekam Drillinge: die
ließen sich nicht beeindrucken und folgten einer dem anderen
den Erstgeborenen.
Narrateur
Vue d’avion, l’Europe est rouge, du rouge argile des
tuiles des toitures. Il existe sans doute des tuiles d’une
autre couleur, mais pour que toute une agglomération
soit faite de maisons aux toitures de tuile uniquement
rouge, il faut que le propriétaire soit unique. Il doit être
sans doute un communiste.
Bilana – le danseur
Ihr lieben Freunde, das Schicksal der Frau mit Namen
Bella Nanga ist ein Fall für die Universität! Fünf
Schwangerschaften, fünf Fehlgeburten; doch Bella
Nanga blieb unbeirrt und gebar Zwillinge; die hielten es
für gut, sich anderswo umzusehen, nämlich dort, wo sie
hergekommen waren. Bella Nanga gab sich noch mehr
Mühe und bekam Drillinge: die ließen sich nicht
beeindrucken und folgten einer dem anderen den
Erstgeborenen.
(Szene von Noah Bella Nangas Niederkunft: man muss
spüren, dass die Geburt sehr schwer ist, einige
Requisiten sollten hinzugezogen werden. 1. Tag
Schwangerschaftsübungen ; 2. Tag Choreografie des
Schmerzes; 3. Tag Gebete; 4. Tag Reue zeigen; 5. Tag
Waschungen; 6. Tag sanfte Worte; 7. Tag Flüche, dazu
ein Schild Achtung, Ausfahrt für LKWs. Die gesamte
Szene wird von ungleichmäßigen Geräuschen und
einem starken Wind begleitet. Zum Schluss, Blitze aus
einem Stroboskop-Gerät und ein großer finaler
Donnerknall, gefolgt von Babygeschrei. Ein
Weihnachtslied –)
Frauenstimmen Singen Geräusch tanzender Füße
Narrateur
Je n’ai rien senti de l’atterrissage. Mais il y a quelque
chose de bizarre: les passagers qui récupèrent leurs sacs
foncent droit vers un mur en vitres qui s’ouvre et se
referme tout seul, sans que quelqu’un ait besoin de
manipuler un quelconque poignet! Pourtant lorsque moi
je m’approche de quelques mètres du mur,
curieusement il ne s’ouvre pas. Mais aussitôt qu’un
Blanc, de son pas alerte s’en approche, le sésame
s’ouvre! Mais, du calme. Ne nous déconcentrons pas,
chaque chose en son temps: d’abord mes bagages!
Tout le monde est maintenant parti. Où partirai-je sans
mes bagages ? A qui vais-je m’adresser ? Je sais
pourtant lire, écrire et parler couramment français. De
la langue de Goethe, je ne connais que «Guten Tag»,
avec le sourire naïf qui sous-entend « je ne comprends
pas ». J’ai beau scruter toutes les indications sur les
murs et les pancartes, tout est écrit en allemand et en
anglais. Je ne savais pas que l’Allemagne était comme
le Cameroun ou le Canada un pays bilingue !
D’ailleurs même, où est installé le comité
d’accueil? Pourquoi l’aéroport n’est pas décoré de
branches de palmiers fleuris? Aurais-je atterri dans un
autre aéroport? Mais pourquoi donc les corps constitués
ne sont pas alignés pour me recevoir? Quel est ce pays
sans notables et où on ne sait pas honorer les
notabilités ? Chez nous, les personnalités de mon rang
sont accueillies au bas de la passerelle. La mise en
place de la population se fait depuis l’aube et la
circulation est bloquée une journée durant sur tout
l’itinéraire du passage du cortège. Les groupes de
danses traditionnelles rivalisent d’adresse et les
musiciens fouettent sans ménagement leurs instruments
de musique. Se pourrait-il qu’il existe ici aussi des
analphabètes?
J’ai pourtant précisé en noir sur blanc dans le
formulaire d’obtention du visa que je suis un prince
parmi des princes, vrai fils de mon père, de surcroît
héritier de son trône. C’est écrit non seulement en
lettres capitales de l’imprimerie, mais aussi en Nota
Bene et même en post-scriptum. Peut-être aurais-je dû
écrire en blanc sur noir ! Oui mais dans ce cas, il faudra
qu’ils pensent là-bas à l’ambassade à donner des
formulaires de couleur noire. Dans quelle civilisation
ai-je donc atterri ici si le titre ne confère plus respect et
autorité? Je continue à promener mon regard à travers
ces écritures étranges, de gauche à droite, de haut en
bas et comme on ne sait jamais, je les scrute de droite à
gauche, de bas en haut et même en diagonale. Je suis en
train de réfléchir comment les lire en verso recto quand
soudain mon oeil d’épervier découvre enfin une langue
familière.
Danseuse oder alle
Da ist er, Noah! Um den Hals des Kindes hatte
sich die Nabelschnur verwickelt. Der Weg des
Ausgangs, der aus dem Leib weist kenne ich, glaubt
mir: ein gewundener Pfad! Zum Glück ist er rutschig.
Als das Kind Noah auf ihm ging, fand es drei Zähne,
die herumlagen: es setzte sie sich ein. Ein Fragebogen
lag dort, den wohl ein Vorfahre Methusalems vergessen
hatte, mit einer einzigen Frage darauf. Das Kind griff
mit der linken Hand danach, während es die rechte
geschlossen hielt. Sobald es wie man sagt geboren
ward, durchschnitt es sich selbst die Nabelschnur – aaaa
tsot! erster Zahn; aaa kpep! zweiter Zahn; aaa gnoasss!
dritter Zahn. Was zum Ergebnis hatte, wie man sagt,
dass ihm die Rede geschenkt ward. Doch greifen wir
nicht vor. Seht nur dieses Menschenkind! Wer nie
gesehen hat, wie hässlich ein Baby ist, sollte Noah
sehen, den Sohn der Frau mit Namen Bella Nanga!
Womit ihn vergleichen, mir will nichts einfallen. Das
Neugeborene ist so unansehnlich, dass aller Zucker der
Sklavenplantagen Amerikas nicht ausreichte, diese
Schrecklichkeit zu versüßen. So unansehnlich, dass die
Zwiebeln bei seiner Geburt angesichts eines solch
hässlichen Kindes zu weinen begannen; welches
wiederum, so gar nicht glücklich, hässlich zu sein,
lachte, lachte und lachte. Betroffen von diesem
seltsamen Anblick versetzte die Hebamme, diese große
Priesterin, nicht etwa dem Kind, sondern der Mutter
einen kräftigen Klaps auf den Po, wam! Aber das sagt
die Geschichte, nicht ich. Ein Neugeborenes, das
hässlich ist, das kann man akzeptieren und verstehen.
Schauen Sie sich vielleicht nur um! Ein Neugeborenes,
das lacht, das ist prächtig, wunderbar sogar. Aber ein
abstoßend hässliches Baby, das lacht… das macht den
Memmen Angst und irritiert sogar die Mutigen.
Narrateur
En français, la seule chose que je reconnais, c’est « Air
France » et je m’étonne qu’ils n’aient pas écrit Luft
Frankreich. Ils ne sont pas fichus de parler français
comme tout le monde, ces allemands! Quand je
raconterai un jour au Cameroun qu’il y a un pays des
blancs où on ne parle pas le français, tout le monde me
traitera de menteur.
La vieille dame
Angeblich sind Sie und ich zu spät geboren, in
einer zu alten Welt, aber als Noah Bella Nanga auf die
Welt kommt, konnte man das Wort Schönheitschirurgie
noch nicht einmal denken. Als es der Hebamme, dieser
großen Priesterin, unter Aufwendung höchster Kraft
gelingt, die rechte Hand des Neugeborenen zu öffnen,
entdeckt man in dieser Hand eine Antibabypille,
eingewickelt in ein Kondom. Von allen Frauen die
gekommen waren, dem beizuwohnen, konnte man
kaum sagen, welche am meisten brüskiert war:
(Chacune est un caractère distinct)
* eine verheiratete Frau: Huuuuu! Wer hat nur eine solche Saat
im Leibe einer Frau begießen können? Ich laufe gleich los und
erzähl’ es meinem Mann.
* eine gebuckelte Frau: Mbana Loba nika! War das nötig, ein
Kind zu machen und ihm solch eine Bürde aufzuerlegen?
* ein junges Mädchen: Wou yè Djob! Das werde ich mir drei
Mal überlegen bevor ich eins mache. Ich gehe, ich muss eine
Verabredung absagen.
* eine schwangere Frau: Von allen Abscheulichkeiten, die ein
Mann einer Frau antun kann, finde ich diese abscheulich
nachtragend. Verschwinden wir bevor ich mich anstecke.
* eine alte Frau: Wahrhaft, wahrhaft, da sterbe ich lieber ohne
Nachkommen. Gebt mir meinen Stock, dass ich mich von hier
entferne.
* Eine Lesbierin: Welch Fluch! Man möchte lesbisch werden!
Narrateur
Mais ça c’est de l’histoire au futur. Je pense à mes
victuailles dans mes bagages. Ah ce rôti de porc-épic
que ma maman a délicatement cuisiné avec les herbes
aromatiques de chez nous !
Certainement qu’il existe des porcs-épics dans les
forêts allemandes. Mais qui me les cuisinera avec
l’expérience et le doigté de ma maman ? D’ailleurs je
me demande si on peut trouver les ingrédients de la
forêt sauvage de chez nous dans un pays civilisé
comme celui-ci. Je pense à mon « mbongo tchobi », je
pleure mon « nkui », je rêve de mon « kondré », je
mange mon « okòk » en imagination. Peut-être mes
bagages sont-ils en ce moment en vol vers le Groenland
ou vers le Limpopo! Le ciel est tellement inondé
d’avions et ses voies si insondables!
Je me tiens-là, désespéré, devant la bande
roulante, invoquant tous les vaudous pour voir arriver
ne serait-ce qu’un seul de mes 3 sacs. Si un seul sac
disparaissait, je serais heureux de retrouver les deux
autres. Si deux sacs disparaissaient, le troisième ferait
mon bonheur. Mais trois sacs, et tous trois perdus, ce
n’est pas un malheur, c’est un désastre ! A mon
prochain voyage, je serai plus malin : j’emporterai
quatre sacs, dans l’espoir qu’un m’en reste. Oui j’aurais
dû emporter quatre sacs. La bande roulante déroule
toujours ses écailles noires, noires comme les
sentiments qui m’habitent. Mais il ne faut jamais
désespérer. C’est le plus souvent quand la femme en
gésine croit qu’elle n’en peut plus que le bébé arrive
enfin.
Tout à l’attente de mes sacs, je n’ai pas vu une
chaussure couchée sur le tapis roulant. Comment
aurais-je reconnu cet objet roulant non identifié tout
enduit de pâte d’arachide ? Iiiiich ! Puis viennent à
passer une banane et une boîte d’arachide Made in
Africa. Un poisson séché passe aussi, me regardant de
ses yeux étonnés comme pour me dire « mais toi, on se
connaît quelque part » Peut-être voudrait-il savoir
comment j’ai fait pour me retrouver ici. Un bras de
chemise et un pied de pantalon pendant sur un sac
éventré achèvent de me convaincre que mes bagages
sont enfin arrivés. Je récolte patiemment tous mes biens
et les empaquette tant bien que mal.
Danseuse zwei, drei oder vier
Meine teuren Freunde, welch schwere Stunde! Um das
Unglück auszutreiben, ließen die Hebamme, diese
große Priesterin, und einige sie begleitende mutige
Frauen, darunter die Mutter Noah Bella Nangas, Noah
Bella Nanga liegen und reihten sich eine hinter die
andere, um die Nabelschnur von Noah Bella Nanga
hinter der Dorfkirche zu begraben, dort wo der Friedhof
auf die Welt kommt. (Er läuft seitwärts auf
allen vieren, singt dabei) Später, als sie
zurückkamen, hatte das Kind sein Gesicht mit einem
Schleier der Schweigsamkeit bedeckt. Für den Rest
seines Lebens auf dieser Erde verschwand die
Erinnerung an den Klang des Lachens von Noah Bella
Nanga.
Kaum hatte er sich aus den Eingeweiden seiner
Mutter frei geschüttelt, fragte Noah: (öffnet das
Notizheft des Methusalem)
– “Mutter, was ist die Frau?”
– “Geh zur Schule” antwortete sie.
– “Mutter, ich gehe fort, meinem Vater die Frage zu
stellen, denn er weiß alles.”
– „Ich wünsche dir Glück.”
– „Aber Mutter, wer ist mein Vater?”
– “Solch eine Frage stellt ein Kind seiner Mutter nicht!
Wenn du sie noch mal stellst, werde ich dich
verfluchen. ”
Narrateur
J’ai trois sacs qui pèsent lourd et je n’ai que deux
mains. Dieu qui voit tout et entend tout sait tout. S’Il
avait voulu m’aider dans ma situation, il aurait conçu
l’homme avec trois mains. Bon, je prends d’abord deux
sacs pour aller les déposer dans la salle d’accueil. Je
fais un-deux pas vers le côté où j’ai vu les Blancs
passer à travers le mur, puis je m’arrête. Il ne s’agit pas
tant d’aller que de savoir où on va. Où vais-je
maintenant me diriger ? Je regarde à travers le mur en
vitre de la salle d’attente. Comment vais-je la
reconnaître ? Pour un Noir qui débarque en Europe,
tous les Blancs se ressemblent. Quelqu’un m’a affirmé
qu’il en est de même pour les Blancs qui débarquent en
Afrique. Ah ça, c’est mal connaître l’Afrique, parce que
dans le continent noir, il y a des Noirs vraiment noirs,
des Noirs café et des Noirs bruns. Un aveugle ne saurait
s’y tromper.
Ja genau, was ist mit dem Vater von Noah? Wenn Sie mir die
Frage stellen, werde ich mich am Kopf kratzen, werde ich den
Himmel absuchen, und meinen Blick in meine Schuhe bohren;
ich werde meine Tora lesen, ich werde meinen Koran lesen, ich
werde meine Bibel lesen, ich werde meine Kauris befragen und
Ihnen ehrlich antworten:
“Dies ist ein Kapitel über welches das Buch Gottes selbst nicht
sehr gesprächig ist.“
Wie dem auch sei, 1, 2, 3 oder vielleicht auch 4 Jahre
brachte Noah damit zu, sich seinen Hosenboden an den sterilen
Schulbänken abzuwetzen. Wer etwas tun will, wird Mittel und
Wege finden; wer nichts tun will, wird immer eine
Entschuldigung parat haben. Eintragung in Noahs
Schulheft: (holt ein Heft hervor) zerstreuter Schüler,
Träumer, immer mit dem Kopf woanders. Was um alles in der
Welt hatte er hier verloren! (faltet Noahs Heft wieder
zusammen und räumt es weg) Was soll ich Ihnen
sagen? So wie Noah ununterbrochen seine Lehrerin beobachtet,
ist nicht zu übersehen, wie ewige existentielle Fragen an ihm
nagen. Noahs Mund ist immer gespitzt zu einem “Entschuldigen
Sie bitte verzeihen Sie tut mir leid kann ich Pünktchen
Pünktchen Pünktchen“. Eines Tages, als die arme Dame es leid
war, so angestarrt zu werden, fragte sie Noah, was sein kleines
Hirn denn so zermarterte.
– Frau Lehrerin, Sie sind eine Frau und eine Dame, vielleicht
sogar Ehefrau oder verliebt;
oder Mutter oder Schwester; können Sie mir erklären, was eine
Frau ist?
– Wo sind deine Sachen Noah?
– Hier, Frau Lehrerin.
– Wo ist dein Heft Noah Bella?
– Hier, Frau Lehrerin.
– Wo ist deine Schreibtafel Noah Bella Nanga?
– Hier, Frau Lehrerin.
– Wo ist dein Stift Noah?
– Hier Frau Lehrerin.
– Wo ist dein Schulranzen Noah Bella?
– Hier Frau Lehrerin.
– Noah Bella Nanga, lege alle deine Sachen in deinen
Schulranzen.
– Fertig, Frau Lehrerin.
– Noah, steh auf.
– Ich stehe auf.
– Noah Bella räum deine Sachen zusammen, und räum deine
Füße zusammen, setz den linken Fuß vor den rechten, dann den
rechten Fuß vor den linken, und immer so weiter bis zur Tür.
– Ich bin jetzt vor der Tür, Frau Lehrerin.
– Noah Bella Nanga verfolge deinen Weg und setze nie wieder
deinen Fuß an einen Ort, wo man Kindern Erziehung angedeihen
lässt.
– Danke für alles Frau Lehrerin, und bitte schließen Sie die Tür
hinter mir.
Je me demande comment vais-je traverser ce
raciste mur en verre? La sagesse africaine recommande
que si tu te perds dans la forêt, sans vivres, observe ce
que les singes mangent et fais comme eux, tu survivras
et comme je suis de signe astrologique «taureau» je
fonce tête baissée vers le mur de verre. O Miracle, il
s’ouvre! Parfois dans la vie, il suffit de foncer sans trop
disserter! Quand je rentrerai en Afrique, je vais ouvrir
une chaire d’études sur le comment passer à travers un
mur. Je suis en train de traverser le sas de contrôle
quand deux hommes en uniforme obstruent mon
passage. Je ne vois presque pas leurs visages, cachés
par leurs képis que termine chez chacun une moustache
fournie. Je souris. Les képis sourient. Nous nous
sourions. Ils doivent faire partie de la garde rapprochée
du comité d’accueil. Enfin, une police accueillante dans
ce monde ! Ce doit être des policiers du paradis. L’un
des deux se tient devant moi et l‘autre passe derrière
moi. Enfin me voici bien encadré, bien protégé.
L’une des moustaches déroule une longue phrase
en allemand. Je réponds « Guten Tag » en souriant de
toutes mes dents. Mais les képis moustachus ne sourient
plus. Le plus petit des deux képis répète la dite phrase
lentement, mais d’un ton plus autoritaire, comme si
j’étais malentendant. Je prends ma brosse à dents et cire
encore énergiquement plus blanc mes dents. Je prends à
nouveau de l’élan pour sourire plus largement encore.
Mais halte ! stop ! je viens de reconnaître deux mots :
passeport et contrôle. Voici donc le plus grand avantage
de la globalisation: il y a des mots qu’on comprend
dans toutes les langues : police, passeport, militaire,
contrôle.
Je reprends mon sourire où je l’avais interrompu,
je le termine et leur demande s’ils parlent Français. Les
deux képis se regardent, me regardent et sourient. Les
képis sourient ! Je souris. Nous nous sourions. Je crois
que je viens d’égaliser à un but partout ! Ils sont aussi
analphabètes…en Français comme moi également je
suis analphabète en Allemand. Chaque être humain est
ainsi analphabète dans une langue étrangère. Je leur
tends mon passeport. Tout semble être en ordre. C’est
alors qu’ils me font signe d’ouvrir mes bagages. Ils les
fouillent dans tous les sens, en me posant une foultitude
de questions auxquelles je réponds en souriant par
« Guten Tag ». Puis l’un d’eux sort triomphalement un
paquet de farine et l’atmosphère entre eux me semble
subitement très tendue. Il retire de sa poche une paire
de gants blancs et s’en chausse fiévreusement.
Franchement, dites-moi : un homme blanc, au pays des
blancs, et qui chausse des ses mains blanches de gants
blancs, pour prendre une poudre blanche pour la porter
à son nez blanc, cela donne quoi ? Mais est-ce que moi
j’ai peur, j’ai la garantie de l’excellente qualité de ma
poudre. D’ailleurs son odeur puissante embaume déjà
l’air. J’en suis fier.
Je sors trois autres paquets identiques et les leur
tends pour confirmation. Chaque paquet pèse environ 2
kilos. Chez moi au pays, le couscous de manioc cuit à
l’eau bouillante est mon plat préféré, accompagné avec
sauce gombo au poisson fumé, une délicatesse. « Miam
miam ». J’essaie de leur communiquer la recette en
français, mais aucun képi ne sourit. Le plus grand se
retire de quelques mètres et parle avec quelqu’un à
l’aide d’un téléphone portable noir, gros comme le
poste radio portatif que les supporters emmènent au
stade de football. C’est un outil de manipulation
bizarre: pour écouter, il le monte verticalement sur son
oreille, mais pour parler il le tient horizontalement
devant sa bouche comme un harmonica. Je me demande
s’il n’a pas compris que je ne comprends pas sa langue.
Il s’est éloigné sans doute parce qu’il avait peur que je
comprenne ce qu’il dit avec je ne sais qui. Peut-être estce
aussi par politesse pour moi, car cet appareil grésille
à faire avorter une mouche enceinte.
Unser Venusforscher wurde nicht müde, die kleinen Fische aus
dem Fluss zu befragen, der am Dorf vorbeifließt, ohne Erfolg. Er
kletterte bis Tòm i duma, dem Wipfel des höchsten Baobab-
Baums, jedoch der Himmel, der für gewöhnlich auf
metaphysische Fragen so prompte Antwort hat, blieb
überraschend still. Kein Donner der Zustimmung, kein Blitz, der
drohte. Im Gegenteil, große schwarze schnelle Wolken jagten
andere nicht minder schwarze, nicht minder schnelle. Unbeirrt
seiner Feldforschung weiter nachgehend stieg unser Freund die
steilsten Abhänge hinunter, wuk wuk wuk. Die Erde aber, in
einem heftigen Beben, schüttelte entgeistert den Kopf. Er
befragte die zahnlosen Alten mit den weißen Köpfen; die Kinder
mit den aufgequollenen Bäuchen, denen der Rotz aus der Nase
lief; die alten Weiber mit den drei Beinen, deren Mund nur noch
zum Pfeifesaugen taugt. Er stellte seine Frage an einem Tag mit
Sonne und an einem Tag ohne Sonne: nichts. Er stellte sie in
einer schwarzen Nacht und in einer Mondnacht: njiet! Er
befragte sogar die Zeit, die vorbeiging. Das Geheimnis der Frau
blieb hinter einem schwarzen Schleier, wie er schwärzer selbst
bei den afghanischen Frauen nicht sein konnte. Mebom’son der
Friedhof war auch nicht gesprächiger.
(Lied, mininga a ne me sôro messimba…) Derart in seine
Venusforschungen vertieft, durchlebte Noah ohne weiteren
Aufstand seine Pubertät. Und ach du liebe Zeit, die Frau mit
Namen Bella Nanga wurde unruhiger mit jeder Nacht, die
vorbeiging. Dort bei uns, ich glaube wie hier auch, sind die
Eltern stolz, wenn ein junger Mann, der die Pubertät erreicht hat,
beginnt hinter den Mädchen her zu sein. Ich lüge nicht! Und falls
es im Übrigen hier nicht so ist, dort bei uns ist es so, Punkt.
Des Wartens müde fragt Bella Nanga, die Mutter Noah
Bellas, eine der anderen Frauen im Dorf, Essima, doch zu testen
ob ihr Sohn ein Mann sei, ein richtiger Kerl. Erstens: Essima ist
eine Frau. Zweitens: Essima ist schön wie der Mond. Drittens:
Essima ist ein wunderschönes, verheiratetes, leichtes Mädchen,
Fragen Sie nur die Abendbrise ob ich lüge. Und übrigens hat der
arme Ehemann Essimas seit langem das Handtuch geworfen
angesichts der unersättlichen Art seiner Ehefrau, mit den Augen
die Länge jedes Hosenschlitzes abzumessen, der vor ihrem Haus
vorbeispaziert. Die Doktorarbeit in Unzucht der Madame Essima
hatte zum Titel „Von der Pflicht der Frau, junge Knaben vom
Kindes- ins Erwachsenenalter zu geleiten“, summa cum laude
mit Glückwunsch der Kommission und Freigabe zur
Veröffentlichung.
Narrateur
Une porte de service que je n’avais pas remarquée
jusque là s’ouvre à la volée et quatre policiers en
sortent, tenant en laisse trois gros chiens au regard
cauchemar et dont les crocs ressemblent à un avis de
décès. A voir les viandes qui entourent ces crocs, on ne
peut plus se demander de quoi se nourrissent ces
bestioles. Les képis moustachus leur font humer ma
farine de manioc! J’espère de tout coeur que ces chiens
bien nourris ne vont pas dévorer cette farine. D’ailleurs,
même les chiens faméliques d’Afrique ne mangent pas
encore de farine. Mais sait-on jamais avec ces chiens
civilisés ? Mon neveu Bilana m’a dit qu’il a entendu
dire que quelqu’un a suivi à la radio que les vaches des
blancs sont déjà carnivores, et les poules des blancs
n’ont plus besoin de coq depuis longtemps; on les
bombarde de certains produits, ce qui augmentent leur
insatiabilité, elles mangent alors jour et nuit pour
pouvoir pondre des oeufs 24h/24. Mon neveu Bilana,
vraiment j’ignore où il va inventer ces histoires. En tout
cas, pourvu que les choses des blancs là s’arrêtent sur
les animaux, parce que si les femmes africaines ont
accès à ce genre de choses, alors là nous autres…
Tous mes bagages sont passés au nez fin des
chiens. Ceux-ci ne décèlent rien de délictueux et me
donnent raison. Les six képis redeviennent
miraculeusement sympathiques. « miam miam » répète
chacun d’eux en désignant la farine de manioc. Oui
« miam miam » réponds-je à chacun en souriant
davantage. Depuis que je m’échine à vous le faire
comprendre! Les six policiers et moi organisons un
concert d’accapela de miam miam.
Soudain derrière nous on entend un craquement
d’os, et on découvre un des chiens entrain de déjeuner
d’un de mes gigots de porc-épic. On ne peut pas dire
que ce chien ne sait pas joindre l’utile à l’agréable.
L’un des policiers morigène de loin le chien, car celuici
a sur son regard une affiche mortuaire du genre
« interdit de s’approcher ». En tout cas, je n’en veux
pas au chien. C’est ma maman qui a tort: elle n’aurait
pas dû si délicieusement assaisonner cette nourriture. Je
désigne le chien gourmant en faisant « miam miam » et
tous les képis rient avec moi en répétant « miam
miam », puis ils m’indiquent une seconde porte de
sortie, elle non plus sans poignée!
Danseuse
Essima aber, mit einem Dekolleté, dessen größtes Bemühen es
ist, das lässig um die Hüpfen geschwungene Tuch zu erreichen,
so dass es ohne jede Vorwarnung die Sicht freigibt auf das
Weiblichste alles Weiblichen, ohne jede Vorwarnung die Sicht
freigibt auf das weiblichste alles Weiblichen. Und zur
Bedeckung dieses Weiblichste alles Weiblichen “die Frau“: ein
String, dessen Aufgabe es ist, die Entbehrlichkeit dieses
Kleidungsstücks zu demonstrieren, das es zu bedecken vorgibt.
Aber weiter jetzt, wir kommen noch darauf zurück. Eines
Nachmittags also, an einem Hain, der zwei Gemeinden
voneinander trennt, just an jenem Ort, wo eine Palme ihren
Schatten auf die Strasse geworfen hat, kommt Noah von hier
spaziert, kommt Essima von dort spaziert, Essima kommt in den
Blickwinkel Noahs, Noah kommt in den Blickwinkel Essimas.
Es ist als wäre der Pfad gerade mal 21 Zentimeter breit. Essima
sieht Noah an, Noah sieht Essima an. Schweigen. Von
Angesicht zu Angesicht, allein zu zweit, zwei Augen auf der
gleichen Höhe von zwei Augen, eine Nase, die einatmet was die
andere ausatmet, ein Mund auf der gleichen Höhe eines anderen
Mundes, zwei Ohren auf der rechten Seite, zwei Ohren auf der
linken Seite, eine keuchende Brust, die sich einer keuchenden
Brust entgegenreckt, und die Hüften! (geheimnisvoll, wie
vertraulich:) Unter uns, ist Ihnen schon mal aufgefallen, wie groß
der Unterschied in der Körpergröße zwischen Mann und Frau
auch immer sein mag, wenn sie in der Senkrechten befinden– so
sind sie doch gleich groß, sobald sie sich in der Horizontalen
befinden… Phänomenal, oder? Nun gut! Kommen wir wieder zu
Noah und Essima, oder zu Essima und Noah wenn es Ihnen
lieber ist. Die Gegenüber-Stellung vollzieht sich ohne Anwalt,
ohne Richter, ohne Notausgang für einen schönen Jüngling in
Gefahr. Zeugen sind nur der Himmel, die Erde, die Palme und
der Hain.
– Noah, Sohn der Bella Nanga, stark wie ein Büffel, würdest Du
mich an den Fluss begleiten um mir zu helfen, die Kalebasse auf
den Kopf zu hieven?
– Sehr gern, obwohl ich grade wirklich viel zu tun habe.
Narrateur
A mon approche, le mur s’ouvre et me laisse passer.
Noah
Hum hum hum ! Wenn ich hum hum hum sage, so meint das
allerlei. Essima geht voran, Noah geht hinterdrein. Essima geht
langsam, Noah kann Essima nicht überholen. Essima und Noah
gehen zum Fluss. Und ein Fluss fließt bekanntlich nie in der
Mitte des Dorfes. Ich will nix sagen, aber der Weg, der zum
Fluss führt, schlängelt sich durch hohes dichtes Gras, und ich
weiß auch nicht wieso dieses hohe dichte Gras hier und da platt
gewälzt wurde. Womöglich Folgen kurzer, aber wilder
Gastfreundlichkeiten, wenn Sie verstehen was ich meine…
(im Gehen)
– Die Bäume tragen dieses Jahr nicht viele Früchte, findest du
nicht, humm Noah?
– Das liegt sicher an den Pollen. (wirft Steine in die Landschaft)
(Schweigen, dann Essima)
– Die Wege zu Flüssen sind häufig so verschlungen…
– Man kann in der Tat nicht das Gegenteil behaupten. (wieder die
gleiche Szene)
(Schweigen, dann Essima)
– Es gibt Tage, da scheint die Sonne, und an anderen nicht!
– Das ist wahr und richtig.
(Schweigen, dann Essima)
– Manche Tiere leben tags und schlafen nachts
– Genau wie andere nachts erwachen und bei Tagesanbruch
schlafen gehen !
(Schweigen, dann Essima)
– Schau!
– Wo?
– Da oben.
– Was?
– Die Sonne.
– Ah ja die Sonne
(Schweigen, dann Essima)
– Es kommt vor, dass sich beim Gehen im Wald eine Ameise in
der Hose eines Mannes verirrt, bis sie sich an einer
empfindlichen Stelle wieder findet.
– Das ist in der Tat unangenehm.
(Schweigen, dann Essima)
– Im Garten vor meiner Hütte liegt eine reife Frucht; wenn man
sie heute nicht isst, wird sie wohl verfaulen.
– Da ist es ja ein Glück, dass wir schon am Fluss sind, beeilen
wir uns die Kalebasse zu füllen und gehen wir nach Hause.
– Noah, ich weiß nicht warum, aber ich habe auf einmal Angst.
– Es ist sowieso spät, meine Mutter wartet auf mich und ich muss
meinen Palmwein pflücken.
Essima füllt ihre Kalebasse mit Wasser und rollt ein Tuch zu
einem Kissen zusammen, um es mitten auf ihren Kopf zu setzen.
Essima steht gegenüber von Noah. Sie bückt sich und greift nach
einem Henkel der Kalebasse. Noah bückt sich und greift den
anderen Henkel der Kalebasse. Und hauuu-ruck hieven sie die
Kalebasse auf Essimas Kopf. Doch die Nackenbewegung nach
hinten war ein wenig zu heftig, das Kissen ist heruntergerutscht.
Noah beeilt sich, die Sache wieder in Ordnung zu bringen.
– Nein, drück! Fester! Nicht zu weit nach hinten, geh weiter weg!
Noch ein bisschen tiefer… Nein zu weit links… Weiter nach
rechts… nein, in die Mitte…
Da verrutscht der Lendenschurz ein wenig, das es leid ist,
als Vorwand zu dienen, etwas zu verstecken, das die Besitzerin
selbst gar nicht verstecken will. Hastig erwischt Essima einen
Zipfel, während der Rest des armen Tuchs sich auf dem Boden
ausbreitet. Und wie Essima-der-Mond da schreit, und lacht und
stöhnt und Noah den Sohn der Bella Nanga anfleht doch etwas
zu tun! Aber was nur?
Narrateur
Je regarde dans tout le hall d’accueil et aucun visage ne
me laisse l’impression de m’attendre. Je dépose mes
deux sacs sur un banc et rentre récupérer le troisième,
mais le mur par lequel je suis sorti il y a quelques
secondes ne me reconnaît plus. Il commence vraiment à
devenir capricieux ce mur! Je recule de 5 mètres. Je
prononce un petit rituel vaudou d’exorcisme. Je prends
mon élan. Je dois faire dans les 60 km/h et je viens
cogner mes 85 kg princiers contre le mur kpmmm ! et
je retombe comme un sac vide. Je vous dis, si ma tête
n’a pas explosé sur ce coup, c‘est que j‘ai vraiment la
tête dure. C’est étalé là par terre que je me rends
compte que j’ai gâté peut-être mon affaire. Je crois que
c’est une prière chrétienne que j’aurais dû prononcer!
Le diable blanc qui hante cette porte ne peut pas être
vaincu par la magie noire. Le plus dur c’est
l’indifférence des gens qui sont dans le hall. Personne
ne s’intéresse ni à mon cinéma, ni à ma tragédie. En
Afrique, les passants auraient fait de mon problème leur
affaire personnelle, jusqu‘à en trouver la solution!
Je tambourine pour qu’on m’ouvre à l’intérieur.
Rien. Quelqu’un me dit quelque chose en me montrant
le haut de la porte devenue bête. Je lui souris, mais il
répète. J’espère qu’il ne me prend pas pour un singe
pour me demander de grimper là-haut. Je suis un
grimpeur professionnel, mais sur les palmiers, sur les
manguiers, sur les orangers et les avocatiers. Je n’ai
jamais réussi à grimper sur un mur, même en poto-poto.
A fortiori un mur en verre ! A quoi cela aurait-il
d’ailleurs servi ? la porte est hermétiquement collée au
plafond de béton. Par gestes, je lui explique que l’un de
mes trois sacs est resté de l’autre côté et que j’aimerais
bien le récupérer. Il hausse les épaules et s’en va.
Personne ne m’approche plus pour s’enquérir de mon
problème. Une demie heure a passé et je me tiens là,
comme un juif devant le mur des lamentations, sans
chapeau, sans Torah et sans barbe, mais plein d’espoir
que par une mécanique divine, la porte va s’ouvrir et
j’irai récupérer mon sac. Même déchiré, je ne saurais le
renier, c’est quand-même mon sac.
Essima
Eine Woche ist seit dem Zwischenfall vergangen. Die Männer
gehen ihren Untätigkeiten nach. Die Frauen kauen täglich
denselben Klatsch und Tratsch wieder. Die Tiere legen Fett an,
damit sie dereinst den Menschen gut munden, und der Sohn der
Bella Nanga betreibt beharrlich seine Venusforschung weiter.
Zwei weitere Wochen fließen unter den Brücken der Zeit dahin:
die Pilze wachsen, die Rosensträucher blühen und die Rosen
welken. Weitere drei Wochen überspülen die Zeit, die auf dem
Kalender fortschreitet, und die Saison der Aussaat naht. Doch
auf dieser Erde gibt es eine Rasse Menschen, die so hartnäckig
ist wie ein brünstiger Bock. Immer wenn der Feind Ruhe gibt,
heißt es aufpassen. Sieht ganz so aus, als hätten Essimas Arme
wieder genügend Kraft gefunden um allein die Kalebasse auf den
Kopf zu heben.
Narrateur
Soudain j’entends une bousculade de l’autre côté et la
porte s’ouvre. Des voyageurs nouvellement arrivés en
sortent en courant. Je n’ai ni le temps, ni même la
volonté de m’enquérir de ce qui se passe. Peut-être leur
a t-on promis de ce côté de l’argent de bienvenue ou
même de la banane. J’en sais rien. En tout cas, en ce
moment je me fiche du peuple et tout ce qui me
préoccupe, c’est de me rendre là-bas de l’autre côté. Je
me précipite pour entrer avant que la porte ne se
referme. Autour de mon sac, il y a un grand
attroupement de militaires en cagoules et gilets pareballes.
Ils s’apprêtent à perpétrer un crime sur le
précieux objet. Je bondis et j’arrache mon sac du poteau
d’exécution. Sans me départir de mon sourire, je leur
explique : « miam miam ». Tous s’esclaffent, se
dispersent en répétant en désordre « miam miam ».
Je m’empresse d’aller rejoindre mes deux autres
sacs avant qu’ils ne soient à leur tour victimes d’un acte
terroriste officiel. Il se tient une dame à côté d’eux et elle me
sourit. Je regarde derrière moi par crainte d’usurper un sourire
qui ne m’appartenait pas. On m’a appris que dans ce pays, rien
n’est gratuit et je crains d’être pris pour un voleur de sourire.
Danseuse vielle dame
Was die Recherchen unseres Venusologen angeht, so
verzeichnet er dann und wann vermeintliche
Ergebnisse. Zum Beispiel: Die Frau ist das einzige
Wesen göttlicher Schöpfung, deren Intelligenz der der
Männer überlegen ist, die jedoch stets von ihrem
Gefährten erwartet, er solle doch gefälligst spüren was
sie denkt; wenn man mit einem Spiegel oder Geld Sex
haben könnte, stürben Männer unverheiratet. Die Frau
ist ein Wesen, das ihren Mann zum glücklichsten
Menschen machen kann. Schafft sie das nicht, dann
macht sie ihm zum unglücklichsten. Oder folgendes
Ergebnis, die Frau, ein Wesen, das in der Lage ist,
gleichzeitig Mädchen, Kind, Erwachsene, Freundin,
Feindin, Mutter, Schwester und Ehefrau zu sein, kurz,
ich sage Euch allesamt Ergebnisse ganz und gar ohne
jedes Interesse.
(Der folgende Text muss schnell gesprochen
worden, wie ohne Satzzeichen) Essima aber, mit einem
Dekolleté, dessen größtes Bemühen es ist, das lässig
um die Hüpfen geschwungene Tuch zu erreichen, so
dass es ohne jede Vorwarnung die Sicht freigibt auf das
Weiblichste alles Weiblichen, ohne jede Vorwarnung
die Sicht freigibt auf das weiblichste alles Weiblichen.
Und zur Bedeckung dieses weiblichste alles Weiblichen
“die Frau“: ein String, dessen Aufgabe es ist, die
Entbehrlichkeit dieses Kleidungsstücks zu
demonstrieren, das es zu bedecken vorgibt. Aber weiter
jetzt, wir kommen noch darauf zurück. Eines
Nachmittags also, an einem Hain, der zwei Gemeinden
voneinander trennt, just an jenem Ort, wo eine Palme
ihren Schatten auf die Strasse geworfen hat, kommt
Noah von hier spaziert, kommt Essima von dort
spaziert, Essima kommt in den Blickwinkel Noahs,
Noah kommt in den Blickwinkel Essimas. Es ist als
wäre der Pfad gerade mal 21 Zentimeter breit. Essima
sieht Noah an, Noah sieht Essima an. Schweigen. Von
Angesicht zu Angesicht, allein zu zweit, zwei Augen
auf der gleichen Höhe von zwei Augen, eine Nase, die
einatmet was die andere ausatmet, ein Mund auf der
gleichen Höhe eines anderen Mundes, zwei Ohren auf
der rechten Seite, zwei Ohren auf der linken Seite, eine
keuchende Brust, die sich einer keuchenden Brust
entgegenreckt, (geheimnisvoll, wie vertraulich) Unter
uns, haben Sie das auch bemerkt, wenn sich jemand
umdreht um jemanden anzusehen, an dem man gerade
vorbeigegangen ist, so ist das nur, um zu prüfen, ob der
Anblick von hinten den Anblick von vorne bestätigt?
Nun gut! Kommen wir wieder zu Noah und Essima,
oder zu Essima und Noah wenn Sie lieber wollen. Die
Gegenüber-Stellung vollzieht sich ohne Anwalt, ohne
Richter, ohne Notausgang für einen schönen Jüngling in
Gefahr, Zeugen sind nur der Himmel, die Erde, die
Palme und der Hain. Ha ha ha! Und was passiert? Der
Mann hat Angst! Und sonst passiert nichts.
– Noah Sohn der Bella Nanga, wie ein Büffel so
stark, heute Abend werde ich einen Pickel bekommen,
der mich am Rücken juckt Wärest du so freundlich ihn
mir kratzen zu kommen? Als Belohnung wirst du dir
Honig aus meinem Vorrat in meinem Keller nehmen so
viel du nur willst. (Essima muss so richtig kokett sein
und anmachend)
– Sehr gern, auch wenn ich grade viel zu tun habe.
Narrateur
Mais le sourire m’était bel et bien destiné et je
fais la connaissance de Mme Rouge, mon unique
comité d’accueil. Comme je ne tiens pas à m’endetter
alors que je viens à peine de débarquer ici, je lui rends
tout de suite son sourire. Elle s’étonne que je sois déjà
arrivé et me demande si mon avion est arrivé en avance.
Mais c’est en regardant l’heure de sa montre et en la
comparant avec celle qu’affiche l’horloge de la salle
d’accueil qu’elle se rend compte que l’Europe de
l’ouest est passée la nuit-là même à l’heure d’été. Elle
se confondra durant tout le parcours en excuses. Je
m’étonne qu’elle fasse autant de remords pour une
petite heure de retard.
S’excuser devant un Africain d’être en retard
d’une heure seulement ! je vous en prie Madame,
n’exagérez pas. Chez nous en Afrique, la position du
soleil détermine l’heure qu’il est. Si pour sûr, à
l’équateur, il est midi quand le soleil se trouve juste audessus
de ta tête, qui peut dire avec exactitude où il se
trouve à treize heures douze minutes ? et à quatorze
heures trente cinq ? et comme il y a même des jours où
le soleil se vêtit de nuages sombres, alors nous en
Afrique on s’est résolu à mesurer le temps avec
l’élastique. Voyez-vous Madame, il y a trois périodes
chez nous : la matinée, l’après-midi et la nuit. Le reste
est une question de nuance : tôt en matinée, à la tombée
de la nuit ou au milieu de la nuit. On ne saurait être plus
clair. Pour achever d’édifier Mme Rouge sur la notion
de temps, je lui raconte l’histoire d’une montre
déglinguée que j’eus et qui marquait midi au moins
quatre fois par jour. Là-bas aussi, cela arrive.
Madame Rouge
Hum hum hum ! Wenn ich hum hum hum sage, so kann
das alles mögliche heißen. Kaum haben die müden
Sonnenstrahlen begonnen, den Wipfeln der großen
Bäume Auf Wiedersehen zu sagen; kaum haben die
Grillen begonnen, sich ihre Stimmbänder zu dehnen;
kaum hat die Nachtigall den Kammerton A ihrer
wundersamen Melodie angestimmt, da jagt Noah,
schneller als der Blitz, aufgedrehter als jeder fanatische
Extremist, seinen Körper in die Hütte der Essima. Die
schöne Frau hat alles aufs herrlichste hergerichtet;
Tschurai-Parfum verströmt seinen aphrodisieren Duft
aus einem Flakon am Fuße des Bettes; wilde, betörend
riechende Blumen bedecken einem Teppich gleich den
Boden der Hütte; das Bett liegt verborgen unter
königlichen Schleiern; kurz, eine Ordnung viel zu
schön um alltäglich zu sein. Ich sage Ihnen ja wohl
nichts Neues, jeder von Ihnen erinnert sich an das erste
Mal… nein, nicht das! Ich spreche vom ersten Besuch
des geliebten Wesens in seinem Zuhause.
Narrateur
Après m’avoir installé dans mes appartements, Madame
Rouge m’emmène faire des achats dans un super
marché. Elle me donne rendez-vous devant la caisse et
va de son côté faire ses emplettes du week-end. J’ai
besoin de savon, de pâte dentifrice, du pain, du sucre,
du lait et bien d’autres petites choses de première
nécessité. Mais tout est écrit en allemand. Je hèle un
vieux monsieur pour m’aider. Il me fait des gestes en
souriant pour dire qu’il ne comprend pas un mot de
français. Une jeune fille passe, vêtue d’un jeans dont les
trous sont plus larges que ce qu’il reste de tissu sur elle.
Son t-shirt peine à recouvrir la surface du ventre. Une
partie de ce qu’on voit de sa peau est peinturlurée, sans
doute une descendante des indiens. Toutes sortes
d’anneaux recouvrent l’autre partie de son corps. Sa
coiffure indescriptible est un mélange de paon, de
touraco, de hibou, d’arc-en-ciel et même de rasta. Sans
doute que ce ne sont pas des porcs-épics qui y logent,
peut-être des insectes de modeste envergure. Elle ne
peut malheureusement pas plus m’aider et même
qu‘elle me demande par signe si j‘ai du «stoff ». Bien
sûr que j‘en ai, et de la très belle qualité. Mais je doute
que mes étoffes bariolées d’Afrique puissent convenir
pour boucher les trous de son jean. Je hausse mes
épaules et lui tourne le dos. Personne ne me croira en
Afrique, quand je raconterai que j’ai vu un blanc qui
mendie.
(Macht sich daran, ein Zelt oder ein klappbares Bett in einer
Ecke der Bühne aufzubauen) Ein frischer Fisch, von Essima
selbst gefangen, so groß wie mein kleiner linker Schenkel, von
der Fischerin höchstselbst nach Hause gebracht, mit ihren
eigenen Händen ausgenommen und sauber gemacht. Sehen Sie
nur diesen Lachs, angerichtet auf Messep, überzogen mit feinsten
Ossim Kräutern, sacht an einer delikaten Ndjansan-Sauce
bedeckt mit kräftigen vierteln riter Zwiebeln, das Ganze bestreut
mit einer Prise Salz und einem Hauch nton zoura Gewürz.
Schließlich mit viel Geduld geschmort, zart eingeölt, vorsichtig
gedreht und gewendet, kurz, nach überlieferten Rezept und mit
viel Liebe. Eine besondere Behandlung ist dem Kopf des Fisches
zugute bekommen. Er wurde mit kleinen tò basi Kräutern
eingerieben, die mit dem Schweiß Essimas Schenkel und mit
Beschwörungsformeln besprochen worden waren.
Da kommt Noah! (Rumpelnder und spektakulärer Auftritt von
Noah bei Essima, Aufwärmen, tänzelndes Beinspiel , Boxstöße, Bauchmuskeln einziehen, und
schließlich der Karate-Gruss vor dem Gegner: der Rei. All diese
Übungen werden mit Schreien und Kampfgeräuschen vollzogen,
die einer anderen Sprache als der bisher verwendeten angehören.
Erst am Ende wird dies wie folgt aufgeklärt)
Wo ist der Pickel? Essima zeig mir diesen Pickel!
Mit einem Axt Schlag spalte ich ihn
Mit Karateschlag mache ich ihn platt,
Mit einem Faustschlag kriege ich ihn
Mit meinem kleinen Finger schnippe ich ihn weg
Mit einem Biss verschlinge ich ihn
Ich öffne ihn, ich zerquetsche ihn, ich verstreue ihn
Wo ist der Pickel? Essima zeig mir diesen Pickel!
– (Bewundernd) Aaah! Nur die Ruhe, du schöner heißblütiger
junger Mann. Man ballt nicht schon in der Nacht vor dem Kampf
die Fäuste im Schlaf. Setze dich, esse dich tüchtig satt, und trinke
bis du nicht mehr durstig bist, in den kommenden Stunden werde
ich rauskriegen wie gut du bist. Vor ihrem Tode hat mir meine
Mutter beigebracht, dass es Dinge gibt, die man nicht mit leerem
Magen erledigen soll.
Liebe Zuhörer, liebe Zuhörerinnen, gestatten Sie mir die
nötige kurze Pause an dieser Wegkreuzung unserer Geschichte.
Ein kleiner Gratisrat unter Freunden: wenn Ihr Geldbeutel Sie
drückt, Sie stört, Sie belästigt oder Ihnen zu schwer wiegt, kann
ich ihnen behilflich sein. Aber wirklich, Sie verlören jede Wette
wenn Sie glauben, daß Noah sich nicht heißhungrig auf das
Essen stürzt und seinen Durst löscht wie ein Krokodil in der
Wüste. Einzelkinder haben oft ihre liebe Not, wenn sie sich in
Gesellschaft anständig benehmen sollen. Aber wie auch immer,
Essima hätte es wissen müssen, denn wenn bei uns ein junger
Mann zu Besuch bei einer schönen Frau ist und isst für fünf,
huuummm! Doch da die schönen Dinge niemals von langer
Dauer sind, zieht Essima nach Beendigung des Mahls die
Bettvorhänge zur Seite und zeigt dem jungen satten Mann sein
weiteres Betätigungsfeld, bevor der Kampf beginnt. Sie selbst
gibt sich noch einige langen Minuten zwei-drei überflüssigen
Beschäftigungen hin, um dem Appetit des Pawlowschen Hundes
noch eins draufsetzen. (hebt die Brüste an, Deodorant,
Parfümzerstäuber, zeichnet Augenbrauen nach, laszives Ballett
der sich darbietenden, sich unterwerfenden Frau… die in der
Hand einen String hält)
Sagen Sie nicht ich würde irgendetwas hinzudichten, aber
glauben Sie es oder nicht, ich halte mein Wort. Ich hatte Ihnen
versprochen, von diesem schlecht genährten, mageren Stück
Wäsche zu sprechen, dem es nach Stoff dürstet, und der
eigentlich nur aus einzelnen Fäden besteht. Wozu ist dieses Ding
gut, das man in den Schaufenstern bewundert und von dem doch
jeder Partner nur träumt, es so schnell wie möglich loszuwerden?
Ich frage nur… Hinterher sucht man das mikroskopische
Kleidungsstück überall mal mit mal ohne Erfolg. (träumerisch,
nostalgisch) Und sowieso ist dieses Ding spätestens beim
zweiten Mal unerwünscht. Unsere Vorfahren hatten gesünderen
Menschenverstand, sie trugen nur einen Lendenschurz. Man
brauchte ihn nur zur Seite zu schieben um Wasser zu schöpfen,
und sobald die Angelegenheit erledigt war, rutsche er ganz
alleine wieder an seinen Platz zurück. ***** Hélas, finis les
beaux temps de jadis, où on baissait la culotte pour voir les
fesses; on s’est développé : désormais on écarte les fesses pour
voir la culotte. Ah mouf mi dé, lassen wir das. (Er schenkt den
String einer Frau im Publikum)
(Gedämpftes Licht. Er kriecht in das Zelt, von draußen
sieht man nur Essimas Füße) Also, Essima im Adamskostüm,
oder besser im Evakostüm, kommt endlich ins Spiel. Die Zeiger
der Uhr vereinigen sich stets kerzengerade genau um
Mitternacht, und laden die anderen verführerisch ein, es ihnen
gleich zu tun. Essima hatte sich zunächst auf den Rücken gelegt,
dann auf die Seite, dann quer gelegt, dann auf den Bauch; die
Frau hatte sich ausgestreckt, dann den Rücken rund gemacht,
dann die Beine angewinkelt, dann ein Bein wieder ausgestreckt.
Huuu, Essima ist schon dreimal aufgestanden um sich zu
erleichtern: Schweigen auf der Nachbarseite. Sie hat sich auf den
Bauch gelegt, die Beine gespreizt, dann wieder auf den Rücken,
die Beine erneut gespreizt: erneut nur Schweigen auf der
Nachbarseite. Ein wenig Gymnastik kann nicht schaden, um gut
einzuschlafen: auf dem Rücken, beide Beine in die Höhe und
Fahrradfahren; dann gleiche Position und Scherenbewegungen
machen; Füße wieder absetzen, Knie anwinkeln, Becken
anheben, und Pumpe und Pumpe und Pumpe… dann akol obere
a mfim einen Fuß gegen die Wand: immer und immer noch
Schweigen auf der Nachbarseite.
– Noah hast Du vielleicht meine Schlaftablette irgendwo auf dem
Bett gesehen, als Du Dich hingelegt hast?
– Welche Farbe hatte sie?
– Wie soll ich das in der Dunkelheit wissen?
– Hast Du unter dem Bett gesucht? Oft findet man unter dem Bett
die Dinge, nach denen man schon lange nicht mehr gesucht hat.
(Schläfrig)
– Ich finde sie immer noch nicht.
– Wenn man nachts ein Problem hat, ist es immer klug bis zum
Morgen zu warten. Dann sieht man klarer.
Daraufhin schlief Noah ein, zzzz!.
(Nimmt das 2. Glas)
Trinken wir! Auf Ihre Gesundheit und Ihr Wohl,
Nektar des Himmels, Nektar der Bäume, Nektar
der Pflanzen und der Insekten, die die Blüten
bestäuben,
Gelobt sei, wer dich entdeckt und mir deine
Freuden gespendet, sanctus sanctus
Steige mir nicht in den Kopf, verbreite in
meinem Körper die Wärme des Lebens.
Ich trinke du trinkst er trinkt wir trinken, doch
was ich trinke ist Wasser nicht, amen.
Nachdem sie sich auf die Seite gedreht hat und ihrem
Nachbarn den Rücken zudreht beschließt Essima, den nächsten
Morgen abzuwarten.
(Dialog im Off. Sie telefoniert mit einer Freundin)
Die Freundin: Und?
Sie: Was und? Nichts. Er probiert die Wäscheleinenstellung aus.
Die Freundin: Was heißt das?
Sie: Ich liege auf dem Rücken, er neben mir ausgestreckt und
trielt ???? vor sich hin.
Die Freundin: Hast du es gemacht wie es sein muß?
Sie: Bringt immer noch nichts.
Die Freundin: Das Rhinozeroshornpulver ?
Sie: Nicht die geringste Wirkung. Dabei hat er das gesamte
Essen weggeputzt.
Die Freundin: Hat er das Ding getrunken?
Sie: Ja, es war im Getränk, sogar in der stärksten Dosierung.
Die Freundin: Hast Du den Ablauf genau eingehalten?
Sie: Ganz genau.
Die Freundin: Und das Bettzeug?
Sie: Frisch gewechselt, und angesprüht.
Die Freundin: Das Ding unterm Bett?
Sie: Am richtigen Platz.
Die Freundin: Das Ding unter dem Kopfkissen, hast Du es mit
der Seite nach oben oder nach unten hingelegt?
Sie: (sieht nach unter dem Kopfkissen) Wie es sein muss, nach
unten.
Die Freundin: Sehr gut. Und das Licht?
Sie: Genau passend. Also, weiß du, ich frage mich, ob dieser
Mann… hmmm. Ob er wirklich…
Die Freundin: Nein, das kann gar nicht sein. Bei so einem
Körper… Die Studien von Professor Dr. Abinamba belegen, dass
beim ersten Mal die Angst beim Mann eine starke
Herzrhythmusstörung verursacht, die Schweißausbrüche, Zittern,
Gedächtnisverlust, stockende Atmung, Stottern und
Versagensangst hervorruft. Das zur Aktivierung der
Blutzirkulation ausgeschüttete Adrenalin durchströmt die Venen
und Arterien und verursacht Wallungen, die die Blutgefässe
verstopfen, so dass der Betroffene Neigung zeigt, in sich gekehrt
zu bleiben oder auch einem die ganze Nacht den Rücken zu
zuwenden.
Sie: Glaubst Du wirklich…
Die Freundin: Also nein, jetzt geht deine Fantasie mit dir durch.
Ein Mann ist wie ein Schatten: Verfolge ihn, so flieht er; fliehe
vor ihm, so folgt er dir.
Sie: Hoffentlich ist er einfach nur betrunken.
Die Freundin: Die Leute sind verschieden außerdem: es gibt die
Mitternächtler, andere arbeiten gerne am Tag, es gibt die
Abendlichen, es gibt die 10-Uhr-Menschen, sogar digitale soll es
geben.
Sie: Du willst wohl sagen, er muss ein Morgenmensch sein, ein
Frühaufsteher!
Die Freundin: Geduld, Geduld, Geduld. Man kann doch nicht die
Sauce aufessen und das Fleisch verschmähen. Wenn das Wild,
das wir heute schießen, verfault, so war es vor dem Tod schon
verdorben. Außerdem ist nichts Schlechtes daran, den Tag mit
einigen Aufwachübungen zu beginnen. Bei einem Preis zählt
nicht die Zahl vorne; es kommt doch vielmehr auf die Nullen
hinten. Schlaf gut.
Sie: Ich werd’s versuchen.
(Man hört den Wecker fünfmal schlagen) Schlaf gut? Die
hat gut lachen. Man kann ein Kind anlügen, man kann einen
Freund betrügen, nicht aber seine eigenen Augen. Essima
erinnert sich, daß ihre liebe Mutter ihr eines Tages gesagt hatte:
“Wenn ein Mann die ganze Nacht schnarcht, so kann das
angehen; wenn er aber nicht morgens um 5 Uhr aufsteht, dann
gibt es entweder links im Bett oder rechts im Bett ein Problem.”
Gesagt, getan. Und sobald die Morgenröte die Blüten zu öffnen
beginnt, schreit Essima: « Attacke! Die Wahrheit muss jetzt
unter dieser Decke heraus, hier und jetzt. Das wollen wir doch
sehen. ” (à part soi)
– Noah! Noah, was ist los! Schläfst du?
– Wie, ‘was ist?’ Du hast meinen Traum unterbrochen.
– Du kannst ein andermal träumen.
– Wie soll ich träumen, wenn ich nicht genug Zeit zum
Schlafen habe?
– Noah, die schönsten Träume hat man mit offenen
Augen. Wenn du wirklich träumen willst, dann wache
auf!
– Die guten Geister wollten mir gerade zeigen wie man
ein Geheimnis lüftet.
– In meinen Augen bist du jedenfalls ein Mann, und nicht
ein Geist. Erfülle erst einmal deine Mannes pflichten,
vielleicht kannst du dich dann in spirituelle Höhen
schwingen. Noah, komm her und höre die Musik meines
Herzens.
– Ich höre nichts.
– Näher.
– Immer noch nichts.
– Wenn natürlich der Stecker nicht ein-gestöpselt ist…
– Jetzt mal im Ernst, was willst du überhaupt von mir?
– Mein Pickel ist immer noch da. Er ist jetzt zum platzen
reif.
– Was für ein Pickel? Wenn er schon reif ist, geht er
bestimmt bald von alleine weg. Schlafen wir weiter.
Wie ein Blitz stürzte Essima da nach draußen und blies
zum Skandal. Die Frauen, noch eben mit der Erledigung ihrer
morgendlichen Pflichten beschäftigt, ließen ihre Männer
unverrichteter Dinge liegen. Einige der Männer, die stinksauer
über diese unfreiwillige Unterbrechung waren, schlangen schnell
ein Handtuch um die Hüften und folgten ihren Frauen. Als alle
Schwatzbasen sich versammelt hatten, legte Essima los:
– (Trompetenstöße, Signalhorn nkeng und Schellen) Ihr Frauen
aus dem ganzen Dorf, aus allen Ecken und Winkeln, habt ihr dies
gehört? Wer hätte das gedacht? Seit ich das Licht der Welt
erblickt habe, habe ich noch nie ein solches Martyrium erlebt!
Was habe ich nur dem Leben getan, um solch ein Schicksal zu
verdienen? Dass ich nicht schon früher gestorben bin, um von
dieser Schmach verschont zu bleiben? Welch Schande, welch
Skandal! Yieeeee, hört mir alle gut zu! Zu manchen Menschen
passen bestimmte Dinge. Wie ist ein Mann doch schön, von
außen gesehen! Wenn man den Esel sieht mit seinen langen
Ohren, so denkt man, sie dienten ihm, besser zu verstehen, dabei
sind sie nur purer Kopfschmuck! Das sage ich euch. Was tut man
sich nur an, Jungs in die Welt zu setzen, das frage ich euch, ihr
Frauen, die ihr damit angebt zu gebären? Und vor allem du,
Bella Nanga, Mutter des Noah Bella Nanga: höre mir gut zu
(senkt die Stimme) du würdest mir nie im Leben glauben, wenn
ich dir sagen würde, dass dein Sohn nichts da drin hat? Null,
nichts, tot, das ist kein Mann! (wieder laut) Bella Nanga dein
Kind ist kein Kerl und wird auch nie ein echter Kerl werden!
Narrateur
Texte 1
Un couple s’intéresse à moi. Il est 15h. Ils vont boire un café et
me demandent si je peux venir avec eux. Volontiers ! Je bois un
jus de pommes. Eux commandent un café. Chez moi, on boit du
café pour se réchauffer le matin avant d’aller au travail. Mais
boire le café en été sous cette chaleur, il faut vraiment être
cafémaniaque. Le dame n’a pas pu terminer son gâteau et me
l’offre. Ma bonne éducation m’interdit de m’offusquer. Chez moi
en Afrique, on t’invite à partager au début du repas, ici c’est
quand on est rassasié qu’on te demande si tu veux les restes,
demande assaisonnée d’une fulgurante menace de les jeter. Les
restes, en Afrique, on les jette aux chiens.
Ils s’informent des différentes saisons de chez moi et sont
étonnés qu’il n’y a pas d’hiver en Afrique. La dame me demande
mon âge. Je lui dis que je dois avoir à peu près 35 saisons sèches.
Cela correspond à combien d’années ? je ne peux pas exactement
savoir, car chez nous il y a des saisons sèches qui durent plus
que d’habitude, et parfois la saison de pluie arrive plus tôt. Et
comme il y a deux saisons sèches et deux saisons de pluies,
alors…
Mais je lui demande son âge. Elle me demande de lui en
donner un. Je scrute à travers les centaines de grammes de son
make-up et je lui balance entre quarante-cinq et cinquante-cinq
ans. Le rouge lui monte à vue d’oeil sur la joue gauche, puis elle
prend une teinte violacée. L’autre joue passe de l’orange au gris
sans transition. Sans presque desserrer les dents, elle m’apprend
qu’elle a vingt-huit ans. Deux silences lourds d’odeur
d’indignation et de protestation électrisent la fin de notre café.
Pour mettre un point final à ce suspense, le mari demande au
garçon d’apporter la note.
Aurais-je commis une bourde? Chez moi en Afrique,
c’est un honneur inestimable que de se faire donner un âge plus
avancé que celui qui est réel. C’est un souhait de longue vie et
bonne santé.
Stehendes Fußes berief Bella Nanga, die
gedemütigte Mutter, noch für den selber Abend einen
Frauengipfel ein. Unter der erfahrenen Leitung der
großen Hebamme und Priesterin, wurden 27 Essenzen
aus dem Walde, Baumrinden, Kräuter, Wurzeln,
Früchte, Blätter, Insekten, der Bart eines Leoparden,
Rhinozeroshornpulver, kleine Reptilien und allerlei
anderer Kleinkram, dessen Namen mir entfallen sind,
zusammengetragen, um Noah, dem Sohn der Bella
Nanga, zu geben, was den Mann zum Manne macht.
Glaubt mir nur, meine Freunde, denn ich war selbst
dabei! Ich sage euch, diese scharfe Pfeffer hier, den Sie
hier sehen, dieser Pfeffer Ntòn zoura lindert dieses; die
Rinde des Baumes okene, die Rinde okene heilt jenes;
der Kopf des Salamanders ibám, der Kopf des ibám ist
gegen dies; die Frucht des Baumes ngnièl, die Frucht
ngnièl ist gegen das, ébak, das den Palmwein gären
lässt, ist ein Heilmittel.
Noah Bella Nanga wurde im Handumdrehen von
den Schamaninnen aufgedeckt, bedeckt, wieder
zugedeckt, untersucht, befühlt, abgetastet, austariert,
gesalbt, eingerieben, abgewogen, gemessen, taxiert,
gekratzt, in Stellung gebracht, geknetet, hin- und
hergedreht, gekniffen, bearbeitet, benetzt, beschnüffelt,
auf alle Nähte seiner menschlichen Hülle überprüft.
Das Ganze dauerte etwa zwei Ewigkeiten. Das
Versuchskaninchen könnte nicht mehr. Noah trank so
allerlei, inhalierte man weiß nicht was und lies so
manchen Einlauf über sich ergehen. Endlich dann, weil
doch alles irgendwann ein Ende hat, als der Hahn die
dritte Morgenstunde krähte, als ein gemurmeltes « oh,
oh jetzt ist aber gut» den Leiden des jungen Mannes
Einhalt gebot.
Die morgendlichen Sonnenstrahlen schienen es
aller Welt kundtun zu wollen, es roch nach Triumph.
Die Freude und die sexuell übertragbaren Krankheiten
haben das eine gemeinsam, sie sind ansteckend. Noah
erzählte es jedem der vorbeiging, ob er es hören wollte
oder nicht: Weißt du, dass ich ein Kerl bin, ein echter?
Von Obam dem Sperber über Mebom dem Klang des
Friedhofs bis Esselgui der kleinen Grille, Pep dem
kleinen Wind, Bilòk-bi-gnòn den Gräsern am
Wegesrand, Otan der Fledermaus, Tòm-i-duma dem
Wipfel des Baobab und so weiter und so weiter, werden
alle von ihm höchst persönlich darüber in Kenntnis
gesetzt.
(Choreografie der Männlichkeit)
Meine teuren Freunde, wer von Gott die Gaben
der Gerechtigkeit und der Rechtschaffenheit erhalten
hat, sollte sich zur Aufgabe machen, sie auszuüben;
denn die Vielzahl menschlicher Gesetze belegt doch nur
eines: der Mensch ist zutiefst ungerecht. Wer ein Gesetz
schafft und sich darüber stellt, ist zwangsläufig
ungerecht. Aus menschlicher Sicht scheint die Natur
selbst zuweilen eine Vorliebe für die Tragödie
demonstrieren zu wollen, denn verehrte Damen und
Herren, genau wie ich es sage, ist es geschehen, und
wenn ein Gerichtsarzt im Saal ist, so wird er es Ihnen
bestätigen : Essima starb, ratzefatz, hier und jetzt, ganz
und gar und absolut, ja! Keine Bewegung mehr, kein
Atmen, kein Witz!
Und zwar ganz genau als nyom-kú-isoal, der
Hahnenkamm-in-der-Stirn-Hahn, 3Uhr 9Minuten auf
der großen Uhr ablas, da sprach die große Hebamme
und Priesterin es aus:
– Das Gesetz sagt: « Unheil dem, der Unheil über die
anderen gebracht.» Da haben wir doch jemanden, der
hienieden unter uns ist, um geopfert zu werden?
Trotzdem fand man für ihn noch einen Verräter, denn
man braucht immer einen Sündenbock, um das
auszutreiben, was jenseits meiner Vorstellungskraft ist.
Ein Leopard verliert nicht seine Flecken unter dem
Vorwand, ins Wasser gefallen zu sein. Hörst du mich,
Essima-der-Mond? Man tritt nicht ungestraft auf den
Schwanz eines Hundes: selbst wenn er schläft, selbst
wenn es der eigene, selbst wenn es ein Welpe ist– das
Ergebnis ist immer dasselbe. Jedes Ding hat seinen
Preis: und der Preis einer Banane ist nicht der gleiche
wie der Preis für Sago. (kebab) (Ritual für den
Abgang der Priesterin; ein Wirbelwind) Tut mir leid,
daß ich so viel geredet habe. Ich werde eure Ohren
nicht mehr länger im Anspruch nehmen.
Narrateur
Un jour, je paresse sur le gazon de la cour d’un château.
C’est l’été. Très très haut dans le ciel bleu, des avions
tracent des sillons blancs qui s’épaississent au fur et à
mesure que ces avions s’éloignent. Certainement que
d’aucuns vont en Afrique. Le château est très visité par
les touristes. Les femmes sont belles comme des fleurs
et les hommes élégants comme les mannequins de cire
des boutiques de vêtements. Les couples vont et
viennent, la main dans la main, bras dessus bras
dessous, regardant dans la même direction vers un vaste
horizon fleuri et ensoleillé. Ils passent autant de temps à
s’embrasser qu’à marcher. Chaque phrase, on dirait
même chaque mot est ponctué d’un baiser, les yeux
dans les yeux. J’ai peur de croire que ceux qui
s’enlacent sur le gazon sont à deux doigts d’aller
jusqu’au fond des choses. Je jure que je ne suis pas
voyeur, non, mais, à ce jeu de vilains, un aveugle
verrait que ce sont les mains des hommes qui sont les
plus entreprenantes. Faites, faites jeunes gens. Mais
que ferez-vous donc à la maison si vous avez tout
épuisé ici?
L’envie de l’éternité doit être pareil à un tel
tableau. Hélas, ce n’est pas comme ça en Afrique. Je
n’ai jamais vu mes parents sortir en même temps de la
maison. Ils ne vont d’ailleurs jamais se promener
ensemble. Tout au plus, ils vont rendre visite à
quelqu’un. Quand l’un de mes parents va se promener,
il va toujours seul. Quand mon père et ma mère sortent,
je crois qu’ils laissent géométriquement beaucoup de
mètres entre eux dans la rue. Pourtant les deux causent
ensembles et n’ont aucun problème entre eux. C’est
seulement qu’à chaque sortie, mon père est toujours le
premier à être prêt et quand ma mère annonce qu’elle
l’est aussi, on doit comprendre qu’il lui faut encore au
bas mot vingt-huit minutes. Pourtant, par rapport aux
européennes, ma mère ne se maquille pas. Trouver
l’harmonie dans les couleurs, dans les tailles et en
rapport avec les circonstances n’est pas chose aisée
entre quinze robes, cinq foulards, trois paires de
chaussures différentes, plus trois sacs à main. Et comme
la patience n’est pas la vertu première de mon père, il
lui lance depuis le milieu de la cour qu’elle le rejoindra
en cours de route. Je me souviens que ma mère est
toujours sortie de la maison en exécutant trois activités:
maugréant contre mon père, nouant son foulard et nous
distribuant des tâches et des interdits.
Ici au château, on reconnaît les âmes solitaires,
déambulant avec un regard qui ne voit rien, les bras
croisés sur la poitrine pour les femmes et pour les
hommes, les mains croisées sur le dos. Chacun porte sa
croix comme il peut. Mais, permettez que je marque ici
un instant une pause pour vous confier un problème qui
me tracasse: j’ai un mal fou à distinguer les hommes
des femmes. Pas seulement parce que vus de dos, il y a
une relative identité, mais surtout parce que tous portent
pantalons quelle que soit la saison! La pudeur interdit à
mes yeux de remonter de bas en haut scruter le volume
du balcon pour différencier l’homme de la femme.
Encore que je sais par expérience qu’il y a des poitrines
qui furent drues et que le poids des ans ou alors la
permanence des sollicitations a travaillé à abaisser. Je
ne suis pas de nature concupiscente. Imaginez toutes les
équivocités dans lesquels peut tomber quelqu’un dont je
scrute longuement la poitrine pour dénouer tous ces
problèmes, alors que moi je ne cherche qu’à déterminer
s’il faut lui dire «il» ou «elle».
Je ne peux pas me fier à leur coiffure non plus
pour distinguer les hommes des femmes. Vous vous
rendez compte? Ces dernières font des queues de
cheval, eux aussi. Elles se teintent les cheveux, eux
aussi. Elles les ont longs, eux aussi. Elles les ont courts,
eux aussi. Elles portent des boucles d’oreilles, eux
aussi. Ils se droguent, elles aussi. Ils fument, elles aussi.
Ils se font l’amour entre eux, elles aussi. Chez moi,
pour savoir qui est le chef de la maison, on demande
quel est celui qui porte le pantalon. Si tu poses cette
question ici, l’homme sera le premier à te répondre
avec étonnement: «mais, nous deux!» La femme est
vraiment l’égale de l’homme ici, sauf que quand elle
gronde, l‘homme se tait! Comment ferai-je donc pour
les différencier aisément?
Danseuse Vieille dame
Kaum hatte die Nacht alles, was dem Tag gehört, mit
ihrem einschläfernden Mantel zugedeckt, als Noah sich
höchstpersönlich bei Essima einfand, mit Hosen, die
Richtung Knie rutschten. Seht nur diesen stolzen Mann,
wie er sich aufs Feinste herausgeputzt hat. Der Bogen
ist zum Zerbersten gespannt, der Pfeil pfeift eine
nervöse Melodie, wartet ungeduldig, um endlich
seinem Ziel entgegen zu schießen. Der Schwanz will
mit dem Hund wedeln. Er will die Welt kennen lernen.
Er ist des Wartens müde, so jungfräulich ungenutzt und
bar jeder Beschmutzung. Seit er wedeln kann, ist er
hungrig, wissensdurstig, träumt von Anerkennung,
strotzt von Kraft. Er will wild sein! Aber immer
langsam mit jungen Hunden, das Bett wird sein
Urteil noch sprechen
– Was willst du noch, undankbarer, hässlicher Knilch?
– Ich bin gekommen, deinen Garten zu jäten, mein
Machete kann es kaum erwarten überall zu buddeln, zu
wühlen, zu graben, zu schürfen, zu wenden, zu stoßen,
auszuheben, aufzureißen und alles zu drücken.
– Noah lass mich, ich bin müde.
– Ich bringe dir Yoghurt mit Vitamin C
– Noah, nein! Ich habe eigentlich eher Migräne.
– In meinem Joghurt ist Aspirin drin.
– Noah, in Wirklichkeit tut mir der Rücken weh.
– Ich kann dich rauf und runter massieren.
– Schon gut ! Wenn man auf dem Boden liegt, kann man
nicht mehr tiefer fallen. Also komm schon ins Bett!
Hum hum hum ! Wenn ich hum hum hum sage, so
meint das allerlei. Dort wo Essima sich noch zwei, drei
überflüssigen Beschäftigungen hingegeben hätte,
kommt Noah geradewegs zum Kern der Sache; dort wo
Essima noch ihre Brüste angehoben hätte, kommt Noah
geradewegs zum Kern der Sache; dort wo Essima noch
Deodorant aufgetragen hätte, kommt Noah geradewegs
zum Kern der Sache; dort wo Essima noch mit
Mundwasser gegurgelt hätte, kommt Noah geradewegs
zum Kern der Sache; dort wo Essima noch ihre Brauen
nachgezogen hätte, kommt Noah geradewegs zum Kern
der Sache; dort wo Essima noch in ihren String
geschlüpft wäre, zieht sich Noah zur gleichen Zeit die
Hose und die Unterhose aus. Meine Brüder und
Schwestern, hier ist mir der Unterschied zwischen
Mann und Frau klar geworden: um zum Ziel zu
kommen, geht die Frau eine verschlungene Zickzack
Linie, während der Mann immer die Gerade nimmt.
Nehmen sie mir bitte nicht krumm, aber ich würde
sagen, ein Mann, ein echter Kerl, wackelt nicht mit dem
Ar… um geradeaus zu scheißen. Wenn eine Frau sich
begehrt fühlt, so wird sie instinktiv erst einmal widerstehen, sie
wird Zeit schinden, sie wird ihn schmoren lassen. So ist der
Mann erst einmal verdammt zu warten und die Frau spielt auf
Verzögerung. Nachher wartet die Frau und der befriedigte Mann
schläft.
Noah war erhitzt, durchgebraten wie einer in
Guantanamo, der träumt, im Heimatland spazieren zu
gehen. Ohne „Hey Süße, Tag! Wie geht’s?“ springt
Noah auf Essimas Bett.
Narrateur
Un jour, je paresse sur le gazon de la cour d’un château.
C’est l’été. Très très haut dans le ciel bleu, des avions
tracent des sillons blancs qui s’épaississent au fur et à
mesure que ces avions s’éloignent. Certainement que
d’aucuns vont en Afrique. Le château est très visité par
les touristes. Les femmes sont belles comme des fleurs
…..
Un couple s’intéresse à moi. Il est 15h. Ils vont boire un
café et me demandent si je peux venir avec eux.
Volontiers ! Je bois un jus de pommes. Eux
commandent un café. Chez moi, on boit du café pour se
réchauffer le matin avant d’aller au travail. Mais boire
le café en été sous cette chaleur, il faut vraiment être
cafémaniaque. Le dame n’a pas pu terminer son gâteau
et me l’offre. Ma bonne éducation m’interdit de
m’offusquer. Chez moi en Afrique, on t’invite à
partager au début du repas, ici c’est quand on est
rassasié qu’on te demande si tu veux les restes,
demande assaisonnée d’une fulgurante menace de les
jeter. Les restes, en Afrique, on les jette aux chiens.
La vieille dame
Als er so anfängt, dies und das zu tun, und hier und da
an ihr herum zu fummeln, kühlt Essima Noahs
Übermut:
Noah bitte, lege dich auf die andere Seite hinten im
Bett.
In dem Moment, als Noah genau das tun will, hält
Essima ihn erneut zurück:
– Noah, wirst du mich noch genauso lieben, wenn
wir verheiratet sind?
– Eine verheiratete Frau werde ich immer lieben.
– Eines musst du mir versprechen, unbezähmbare
Löwe: du muss wissen, daß ich ohne dich nicht mehr
sehen, hören, riechen, schmecken oder atmen kann. Du
sollst für immer mir gehören, stets auf meiner Seite
sein, sogar mit geschlossenen Augen will ich mich in
deinen Augen sehen. Selbst den Tod könnte ich nicht
ohne dich ertragen: Wenn ich als erste von uns beiden
sterben sollte, schwöre mir hier und jetzt, dass du mir
folgen wirst; wenn du als erster sterben solltest, so
schwöre ich dir, dass ich nicht länger als du leben
werde.
– Ich werde nicht länger leben, wenn du sterben
solltest.
– Noah bist du sicher, dass du mir das nicht aus
präkoïtalem Rausch heraus versprichst?
– Der Mann kann sterben
Die Liebe bleibt
Die Frau kann sterben
Die Liebe bleibt
Wenn die Liebe stirbt
War die Liebe nur eine Lüge
– Versprechen binden doch nur die, die an sie glauben,
weißt du. Ich selbst, glaube nur an das was ich sehe,
und dich sehe ich: hier sind drei Tropfen meines
Blutes, das Blut der ewigen Bindung; hier nimm auch
eine Locke meines Haares, und gib mir eine von dir.
(Wie eine Liebeshymne an das Leben, gesprochen auf einer
Leiter mit sehr leiser Musik) Öffnet weit die Ohren, oh ihr
Geschichtenhörer: das Leben ist ein Weg ohne Ende, doch es ist
voller Regeln. Wenn der Mensch einverstanden ist, auf die Welt
zu kommen, dann muss er diese Lebensbedingungen
unterzeichnen. Der Mensch stirbt nur deshalb, weil er sich diesen
Regeln widersetzt. Denn das Leben kann nicht sterben. Es ist
ewig. Nur der Mensch stirbt. Das Leben an sich ist ein ruhiger
Fluss. Zu Beginn des Lebens war Gott nichts. Oder sagen wir
vielmehr, Er war nichts weiter als… das Leben. Heute leben wir,
das Leben wird ohne uns auch nicht sterben.
– (Wieder herabgeklettert) Essima meine Schöne, meine
Geliebte, die Menschen sterben andauernd, so ist es nun mal.
Das Leben stirbt nie: und ich will mir alle Zeit der Welt nehmen,
zu leben. Hier ist mein Blut, das Blut der neuen Bindung, und
hier ist mein Haar. Behalte es zu meinem Gedenken.
Oh Liebe, Liebe, du wirst uns alles geben
Bei Vater und Mutter verlassen wir den Schoß
Von Rassen und Grenzen sagen wir uns los
es bedeutet uns nichts wie alt und wie groß
Stand und Erziehung sind uns nicht wichtig
Ratschläge und Drohungen sind völlig nichtig
Wir versprechen alles, wir machen es richtig,
Oh Liebe, Liebe, schenk uns das Leben!
– Noah hier ist mein Ehering. Ich nehme ihn nur ab, um
ihn dir den Finger zu stecken. Im Namen unserer
unsterblichen Liebe, niemals im Leben, hörst du
mich, darfst du ihn abnehmen, um ihn mir
zurückzugeben…
– Versprechen gegen Versprechen, nur muss du mir
auch etwas versprechen Essima, Du Schöne:
– Sprich es nur aus, mein Liebster, und Dein Wunsch
sei gewährt.
– Mit dir, das verspreche ich, werde ich meine
Eheführerscheinprüfung bestehen. Ich verspreche dir
bei diesem Ring, dass ich es jeden Morgen noch
besser machen werde als am Tag davor… Nein, Noah
nein… nicht heute Abend. Ich fühle mich sehr müde,
und der Pakt, den wir soeben geschlossen haben, soll
nicht beschmutzt werden. Vielleicht morgen früh
Noah. Morgenstund’ hat Gold im Mund, sagte meine
Mutter immer.
– Essima Geliebte, wie kann ich 32 Zähne haben und
hungrig schlafen gehen?
– Ich habe genau so viel Lust wie du, mein Schatz. Ich
bin sogar richtig scharf auf dich. Aber der Pakt, den
wir gerade geschlossen haben, verbietet solche
Sachen. Die Marinade muss noch richtig durchziehen
– Essima, ich kann kein Grasfresser werden, mit 32
Zähnen!
– Mache mir mit deinem linken Arm ein Kissen,
streichle mir die Haare, und lass uns schlafen, morgen
bin ich vielleicht weit fort von dir. Mein Liebster, ich
liebe dich.
Daraufhin ließ Essima eines lauten Massen-vernichtendes
Schnarchen ertönen, von der Sorte, die die vor lautesten Nattern
sanft macht.
Wenn in der Nacht ein Problem auftaucht, so rät die Weisheit,
bis zum Morgen zu warten. Dann sieht man klarer. Wenn du aber
wütend bist, so verschütte ein Kilo Reis auf dem Boden. Bis du
alle Körner wieder aufgelesen hast, ist deine Wut verflogen. Und
übrigens,
(greift zur 3. Glas)
Trinken wir! Auf Ihre Gesundheit und Ihr Wohl,
Nektar des Himmels, Nektar der Bäume, Nektar
der Pflanzen und der Insekten, die die Blüten
bestäuben,
Gelobt sei, wer dich entdeckt und mir deine
Freuden gespendet, sanctus sanctus
Steige mir nicht in den Kopf, verbreite in
meinem Körper die Wärme des Lebens.
Ich trinke du trinkst er trinkt wir trinken, doch
was ich trinke ist Wasser nicht, Amen.
Narrateur
Ils s’informent des différentes saisons de chez moi et sont
étonnés qu’il n’y a pas d’hiver en Afrique. La dame me demande
mon âge. Je lui dis que je dois avoir à peu près 35 saisons sèches.
Cela correspond à combien d’années ? je ne peux pas exactement
savoir, car chez nous il y a des saisons sèches qui durent plus
que d’habitude, et parfois la saison de pluie arrive plus tôt. Et
comme il y a deux saisons sèches et deux saisons de pluies,
alors…
Mais je lui demande son âge. Elle me demande de lui en
donner un. Je scrute à travers les centaines de grammes de son
make-up et je lui balance entre quarante-cinq et cinquante-cinq
ans. Le rouge lui monte à vue d’oeil sur la joue gauche, puis elle
prend une teinte violacée. L’autre joue passe de l’orange au gris
sans transition. Sans presque desserrer les dents, elle m’apprend
qu’elle a vingt-huit ans. Deux silences lourds d’odeur
d’indignation et de protestation électrisent la fin de notre café.
Pour mettre un point final à ce suspense, le mari demande au
garçon d’apporter la note.
Aurais-je commis une bourde? Chez moi en Afrique,
c’est un honneur inestimable que de se faire donner un âge plus
avancé que celui qui est réel. C’est un souhait de longue vie et
bonne santé.
Noah le Danseur
Und sowie die Morgenröte am Horizont die Blüten zu
öffnen beginnt, schreit Noah: « Attacke! »
“ Die Wahrheit muss jetzt unter dieser Decke heraus,
hier und jetzt.” (à part soi, der folgende Dialog
ist choreographiert wie eine liegende 8).
– Essima, Essima? Schläfst du?
(Schweige)
– Essima es ist Morgen.
(Schweige)
– Essima legen wir los?
(Schweige)
– Essima ich kann nicht mehr.
(Schweige)
– Ich bin schon heiß, Essima.
(Schweige)
– Er wird wieder kalt werden, Essima.
(Ruhe)
– Ich zähle bis drei, Essima, also gut bis 9. 1, 2, 3
und so weiter
(Ruhe)
– Wenn du nicht willst, stehe ich auf und gehe.
(Schweige)
– Also dann gehe ich.
(Schweige)
– Ich bin weg
(Schweige)
– Ist dir kalt?
(Schweige)
– Du bist ja ganz kalt!
Die Wahrheit, die Wahrheit, ich sage dir, lieber Zuhörer,
hättest du das gedacht? die Wahrheit ist doch: es ist
nämlich der Geist, der den Körper wärmt. Der Geist
Essimas hatte ihren Körper von seiner Gegenwart
befreit – er hatte diesen Panzer hinter sich gelassen,
ohne vor dem Überholen links zu blinken. Nicht genug,
sich im eigenen Strafraum ins Abseits zu bringen, dem
Torwart ein Eigentor zu verpassen – Essima hatte
Spielschluss gepfiffen. Elle refusait d’être là. Si elle
avait pu, elle aurait même refusé d’avoir été là ! Essima
était déjà absente. Sie war gewesen. Sie war einmal!
(Singt Mawa ndé’kò, ein Klagelied zum Abschied vom
geliebten Wesen. Versucht Noah zu trösten) Weine
nicht, Noah. Ein reifer Mann weint nie. Die Tränen, die
von großem Schmerz herrühren, benetzen das Herz des
reifen Mannes tief in seinem Inneren. Der Panther trägt
seine Flecken außen, der Mann hat seine innen drin.
Die Zeiger der Zeit lieferten sich auf der
Rennbahn des Kalenders ein schnelles Wettrennen.
Nach und nach breitete die Zeit ihren Schleier des
Vergessens über Noahs Pakt, und vernarbte gleichzeitig
die Erinnerung an Essima. Aber man kann den Panther
waschen mit welchem Mittel auch immer, ihn im
Wasser liegen lassen so lange man will, er wird doch
immer Flecken haben.
Habe ich Ihnen eigentlich gesagt, dass die Palme
in der Mitte des Hains, der zwei Gemeinden
voneinander trennt, Noah gehört? Wenn ich versäumt
haben sollte, es Ihnen zu sagen, dann, weil dieser Baum
Noah Palmwein schenkt, morgens, mittags und abends,
sieben Tage die Woche, zwölf Monate im Jahr. Und
dieser Wein ist von einem Geschmack, über den alle
Geschmacksnerven im Munde eines Kenners ein einig
Urteil sprechen: exquisit! Wegen dieser Einzigartigkeit
und dieses Aromas hatte Noah die Palme
folgendermasse getauft: « Nlo yobo afidi nnam, i mòn
osso a ne te vè’hi tò mben i nò tò viàn wa pa bissep bi
sóg bi lor’gi ». (Der Himmel hoch oben, Hoffnung für
das Volk, der kleine Bach, der nie versiegt, kommt
Regen, kommt Trockenheit, die Jahreszeiten kommen
und gehen) Diese Palme ist so groß, dass Noah, wenn
er raufklettert den Eindruck hat, er zapfte Palmwein
direkt aus dem Himmel. Und man hat das Gefühl, dass
die Wolken, wenn sie genug davon haben, mit der
Sonne Verstecken zu spielen, sich auf die Zweige von
nlo yobo afidi nnam kuscheln, um sich auszuruhen. Bei
jedem Gang zapft Noah vier Gläser Wein: welch ein
Nektar!
(Die Nebelmaschine setzt sich in Gang, die
folgende Szene spielt in ihren Schwaden. Wenn
möglich, Videoprojektion oder auch Schattenspiel auf
dem Nebel während des Dialogs zwischen Noah und
Essima im Off) Wie jeden Tag ging Noah also eines
Nachmittags seinen Afidi nnam Nektar zapften. An
jenem Tag schien es ihm leichter als sonst, auf den
Wipfel der Palme zu klettern. Hätte man seine Zeit
gestoppt, wäre er sicher schneller als ein Affe gewesen.
Als er auf den Boden sehen wollte, um sich zu
vergewissern, dass die Erde immer noch da war,
erschien ihm dort Essima. Sie war dreimal so schön und
so groß wie zu Lebzeiten. Noah hätte nur den Arm
ausstrecken müssen, um ihr die langen seidigen Haare
zu streicheln. So seidig und lang und so schwarz! Von
einem solch glänzenden Schwarz, dass Noah sich hätte
in ihren Haaren spiegeln können. Und diese reizende
Kreatur lachte, lachte, lachte, wie ein Neugeborenes, in
diesem Hain zwischen zwei Gemeinden, am Fuße der
Palme Nlo Yobo Afidi Nnam.
– Noah Bella Nanga, der Palmwein, den ich dir
aufgehoben habe, wird schon sauer.
– Schütte ihn weg.
– Noah Bella Nanga, das Mahl, das ich dir bereitet habe,
wird schon kalt.
– Wärm es auf.
– Noah Bella Nanga, dein Nachtisch wird schon ranzig!
– Wirf ihn weg.
– Noah Bella Nanga, ich kann nicht mehr schlafen vor
lauter…
– Zähle von 9.999 bis 7.777
– Noah Bella Nanga mein Bett wird kalt.
– Mach ein Feuer.
– Heirate wieder.
– Noah Bella Nanga schau auf deine Hand.
– Ich kann ihn dir zuwerfen, wenn du deinen Ring
willst.
– Noah Bella Nanga, du warst es gewöhnt, die Fliegen
im Flug zu fangen, doch ich fürchte, diesmal hast du
eine Biene in deiner Hand; nur diese eine Frage: hast du
unseren Pakt vergessen?
– Was für einen Pakt?
– Noah Bella Nanga, Sohn der Bella Nanga, der du so
schön bist wie ein Gorilla, wenn das ein Witz sein soll,
so ist er bitter. Erinnere dich doch:
Der Mann kann sterben
Die Liebe bleibt
Die Frau kann sterben
Die Liebe bleibt
Wenn die Liebe stirbt
War die Liebe nur eine Lüge
– Lorsqu’un couple se dispute, une femme doit
toujours avoir le dernier mot. Tout ce qu’un homme peut dire
après n’est que le commencement d’une nouvelle
dispute. Wenn zwei Personen um 100 Euro streiten, will
immer eine 51 haben. Außerdem – eine Leiche hat
keine Angst vor dem Sarg. Also gut! In drei Tagen,
Essima. In drei Tagen komme ich in dein Haus. Sag mir
nur einfach den Weg, dass ich auch hinfinde.
– Sobald du bei dir zu Hause bist, Noah, sobald du das
Ritual des Hundegesichts vollzogen hast, Noah, so
gehst du eine Handvoll Erde holen von dort, wo deine
Nabelschnur begraben wurde. Noah, dann kommst du
wieder hierher. Noah Bella, dann bleibst du genau dort
stehen, wo die Palme ihren Schatten auf die Strasse
wirft. Noah Bella Nanga wirf sodann die Handvoll Erde
gegen die Palme: ein Weg wird sich dir öffnen. Noah,
er führt zu mir. Noah Bella vergiss vor allem nicht, mir
den Ring mit zu bringen, den ich dir gegeben habe.
Noah Bella Nanga, ich hätte nichts gegen deinem
göttlichen Palmwein einzuwenden.
Mit einem Lächeln, das eher strahlend war als kokett,
löste Essima sich wie ein Wolkenteppich auf. Noah
schüttelte sich, so unvermittelt zwischen Himmel und
Erde aufgehängt, zwickte sich, sah auf den Boden,
befragte stumm den Himmel, und zapfte schließlich
seine vier Gläser Palmwein. Niemals war ihm der
Boden so weit weg erschienen
Als er in das Haus seiner Mutter zurückkam, versuchte
sie gerade, ein Feuer mit ihrem Atem anzufachen, was jedoch
mehr Rauch als sonst verursachte. So wie Noah seine Mutter
dabei beobachtet, ohne mit der Wimpern zu zucken, merkt man
sofort, dass sein Kopf beschäftigt war mit einer jener ewigen
existentielle Fragen. Noahs Mund ist gespitzt zu einem
“Entschuldigen Sie bitte verzeihen Sie tut mir leid kann ich
Pünktchen Pünktchen Pünktchen“. Die arme Frau, die es nicht
mehr aushielt so angestarrt zu werden fragte Noah, worüber er
sich denn seinem armen Kopf so zerbreche.
– Mutter, du bist doch eine Frau, und du hast mich
geboren, du hast mich gelegt und gepflegt, mich zur
Schule geschickt, auch wenn sie nicht meinen
Anforderungen genügt hat. Du liebst mich, weil ich
dein Sohn bin, ich liebe dich, weil du meine Mutter
bist – sag mir, wo hast du meine Nabelschnur
vergraben?
– Du hast wohl vor, eine Dummheit zu machen. Ich
sage es dir nicht. Außerdem ist deine Nabelschnur
von Staub bedeckt, und deine Nabelschnur ist zu
Staub geworden. Da ist nichts mehr zu machen.
– Mutter, lass uns von diesem Palmenwein trinken, ein
Glas für dich, ein Glas für mich. Die anderen zwei
Gläser hebe ich als Proviant für meine Reise.
– Wohin willst du reisen, mein Sohn? Verwechselst du
da nicht ein Schwindelgefühl mit Blindheit?
Ohne zu antworten geht Noah hinter das Haus seiner Mutter und
wäscht sich die Augen mit Wasser, mit dem man zuvor das
Gesicht eines Hundes gewaschen hatte. So kann er nun den Ort
hinter der Kirche sehen, wo seine Nabelschnur vergraben worden
war. Dorthin geht er, nimmt einer Handvoll Erde und nimmt
auch den Rest seines Palmweins mit.
– Lebewohl, Mutter. Du bist meine Mutter. Die
Flüssigkeit im Mund heißt zwar Speichel. Aber
sobald man ihn ausspuckt, wird er zu Auswurf und
niemand kann ihn ohne Ekel wieder schlucken.
– (Die Mutter singt Mawa ndé’kò, ein Klagelied zum
Abschied vom geliebten Wesen) Hat jemand mal
einen Jagdhund gesehen, der Schellen um den Hals
trägt?
Weine nicht Bella Nanga. Die Tränen, die von großem Schmerz
herrühren, benetzen tief im Innersten das Herz des reifen
Mannes. Der Panther trägt seine Flecken außen, der Mann hat
seine innen drin. Ob es regnet, die Nacht einbricht oder der
Priester vergisst, zum Requiem zu erscheinen, eine Leiche, die
einmal zum Friedhof gebracht wurde, kann niemals mehr nach
Hause zurückkehren.
Am Hain angelangt, wirft Noah die Handvoll Erde gegen
die Palme, und eine breite Allee öffnet sich vor ihm. (Geräusche
aus dem Leben, Werkstatt, Autos, Tiere, Vögel, Kinderstimmen,
Gespräche in mehreren Sprachen, schließlich im Hintergrund die
Stimme einer Frau, die ein Schlaflied singt, während ein starkes
Licht langsam aus den Kulissen der Hofseite immer heller wird.
Noah nimmt diese Richtung)
ékang bisso bisso élang élang ééé
éé éééé éé
ma dzo nékang bisso bisso élang éland ééé
éé éééé éé
bi man ya sòòò a mot ékang éé
éé éééé éé
aahaan aahaan melò me bààà
me bààà fò
ékang mboloo
essa ngom
ma dzo nékang mbolo
essa ngom
ékang mboloo
essa ngom
essa ngom aa ba betoaa
ayaaaa aaaaaaaaaaaaaa
Narrateur
Je dois prolonger mon visa après 3 mois. Il y a des endroits très
importants pour tous les étrangers qui vivent en Europe: la gare
centrale, le ministère des étrangers, l’office du travail, le
commissariat de police… Mais pour se rendre à ces endroits, il
faut connaître la carte de la ville. Il existe des cartes de la ville de
Stuttgart, mais je ne sais pas lire une carte en Allemand. Alors je
fais comme en Afrique, je demande aux passants où se trouve
l’office des étrangers.
Je suis à la gare centrale et quelqu’un m’envoie vers le
nord de la ville à Pragsattel. Comme je ne me retrouve pas du
tout une fois là-bas, je redemande la route à quelqu’un d’autre
qui me renvoie vers Wangen au sud-ouest de la ville. De
Wangen, on m’envoie à Nordbahnhof d’où un connaisseur me
renvoie vers l’est de la ville à Degerloch. De là-bas je
m’embarque vers le nord-ouest à Killesberg. J’ai la malchance
qu’aucune des personnes à qui je demande où se trouve l’office
des étrangers ne m’affirme pas qu’elle ne le sait pas. Tout le
monde affiche la détermination louable de m’aider à me
retrouver. Heureusement que c’est une journée sans contrôleur
dans les bus et les métros.
Il y a un mot récurrent qui apparaît dans toutes les
plaques que je lis en cherchant l’office des étrangers:
VERBOTEN. «Interdit de marcher sur la pelouse» «Interdit de
marcher sur la surface glacée» «Interdit de traverser les rails»
«Interdit d’afficher» «entrée interdite» «chantier interdit au
public» «virage à gauche interdit» «Interdit de nourrir les
animaux» Enfin quelqu’un qui passait me voyant en difficultés
de communication avec un vieux monsieur qui me parlait de la
prochaine ville Ludwigsbourg vers la sortie sud-est me propose
de m’accompagner où je vais. Arrivés sur la Ebehardtstrasse, il
me désigne le bâtiment qui abrite l’office des étrangers. Je suis
très content. Il m’a aidé et je l’invite à prendre un café. Mais il
me montre une plaque: «stationnement interdit» . Justement
derrière lui attend un car blanc rayé de vert ou vert rayé de blanc,
je ne sais plus. A l’intérieur un képi dit quelque chose dans un
mégaphone. A cette distance, il aurait quand même pu baisser le
volume.
La dame à l’office des étrangers me parle une langue dont
j’ai du mal à détacher les syllabes. J’apprendrai beaucoup plus
tard qu’il s’agit d’un dialecte local. Pendant qu’elle remplit mes
papiers, je lui demande ce que signifie le mot «VERBOTEN». Je
lui demande donc si en Allemagne tout n’est qu’interdit. Elle me
répond qu’il y a des choses autorisées, par exemple «Affen Tanz
Erlaubnis».
J’ai habité une maison commune. Ma voisine me
demande sans cesse si je connais tel auteur allemand, tel acteur
allemand, tel chanteur allemand. A chaque fois que je réponds
par non pour chacune de ces célébrités, elle me précise que ce
sont des gens très connus. On les a vus à la télévision ou alors ils
ont fait un spectacle ou une lecture aux USA. Suffit-il d’avoir
mis pied aux USA pour devenir une célébrité? J’ai alors su que
chaque peuple entretient dans sa mémoire collective une
mentalité de colonisé. Chaque peuple se croit le centre du
monde. Désormais à chaque fois que ma voisine voulait savoir si
je connaissais untel, je lui demandais si elle connaissait tel
danseur africain. Comme elle me répondait non, j’ajoutais qu’il
est très connu, puisqu’il a dansé lors d’une veillée devant
Bidjanga Mamadou. Il a même gagné la ceinture d’écorces
Awards en rotin dans la catégorie Bikut-si Senior à Mokolo !
L’hiver arrive en Allemagne quelques mois après. C’est
la saison la plus noire pour les Noirs qui vivent ici. Enfin je peux
savoir que je suis vraiment au pays des Blancs, car même la
nature est blanche.
La danseuse
Ich heiße dich willkommen, Oh Noah, der du so schön
bist wie ein Gorilla, Sohn der Bella Nanga, dich, meine
große Liebe, mein Geliebter. Hast du meinen Ring?
Hier ist er.
Nimm Platz und iss. Hier ist eine Portion Couscous. Iss
sie alleine, aber pass auf: hier muss man alles aufessen.
Noah lachte und begann zu essen.
Essima, willst du etwa über mich lustig machen? So
was nennst du eine Portion?
Die Qualität unseres Essens hier hängt nicht von der
Menge ab. Vielleicht ist das hier genug für dich.
So eine winzige Kugel, die kaum die Hand eines
Neugeborenen füllt! Da bräuchte ich schon einiges
mehr, um mich satt zu machen, geschweige dem, dass
ich überhaupt auf den Gedanken kommen könnte,
etwas übrig zu lassen!
Eine Nadel in einem Schrotthaufen ist nicht deshalb am
wenigsten gefährlich weil sie vorgibt, die dünnste zu
sein.
(Sich vorstellen, wie er mit den Fingern isst; und die zweite
Mundvoll, indem er den Teller abkratzt, als wäre es der letzte
Bissen) Aber da passiert etwas seltsames: als Noah die
letzte Handvoll an den Mund führt, dreht Essima sich
einmal um sich selbst und während sie Noah den
Rücken zuckert, beharkt sie den Boden mit beiden
Füße. Dann füllt sich sein Teller erneut mit couscous,
noch leckerer als zuvor. Die Szene wiederholt sich ohne
Ende. Wenn man hungrig ist, sagt man, kommt der
Appetit beim Essen. Wenn aber Essen zur Schufterei
wird, nimmt der Appetit heulend Reißaus. Noah ist
kurz davor, sich zu überfressen. Im Geiste hat er fast
schon seine Kündigung geschrieben, als ihm eine Idee
durch den Kopf schießt:
– Essima meine Liebste, ich habe dir Palmwein
aufgehoben.
Als sie fertig mit dem Trinken waren, war kein
couscous mehr auf dem Teller. So konnte man zu den
wirklich wichtigen Dingen übergehen. (Der Erzähler / die
Erzählerin tritt an den vorderen Bühnenrand. Lichtwechsel)
Meine lieben Zuhörer und Zuhörerinnen, alle Nächte
der Welt würden nicht ausreichen, euch den Fortgang
dieser Geschichte zu erzählen. Die Fakten erscheinen
so farblos, wenn man sie erzählt. Schon früh habe ich
gelernt, dass ein lebendiges Beispiel Dinge viel besser
veranschaulichen kann, als tausend Berichte. Aber
leider, leider, ist es nun so, dass ich mit dem Herzen
noch voll dabei bin, mein Körper jedoch nicht mehr so
ganz mit macht. Wenn ich auf meine Uhr sehe, so sehe
ich, dass sich der Palmenschatten bereits in der
Dunkelheit der Nacht ausgelöst hat. Langsam ist er mit
der Palme verschmolzen. So ist das überall, in allen
Breitengraden, die Kinder kuscheln sich in die Arme
ihrer Mütter, wenn der Sandmann Sand in ihre Augen
zu streuen beginnt.
Was Noah mit Essima anstellte, hätte selbst Johan
Wolfgang von Goethe (oder sonst ein bekannter
regionaler Autor. Ein Konfettiregen ergießt sich wie
Schneeflocken über die Bühne) nicht in den 3. Person
Plural Indikativ Präsenz konjugieren können: Stellen
Sie sich vor: Noah trug eine Unterhose mit 7 Taschen
und es gab 7 Laken auf dem Bett, alle wurden zerfetzt;
es gab 7 Kopfkissen auf dem Bett, jedes wurde in einen
Flugdrachen verwandelt; es gab 7 Handtücher in 7
Farben auf dem Nachttisch, ihre Farben lösten sich in
einem orgiastischen Tsunami auf; der Garten Essimas
hatte 7 Grashalme, Noah die Motorsäge mähte sie alle
ab, da werden sie wohl das Schicksal der armen
Bettfüße verstehen, die doch nur zu viert waren
(Möbelkrachen und Nachahmung des ersten erotischen
Tanzes) Als Essima dann die Sintflut erreichte, schrie
sie aus Leibeskräften: Bella Nanga, dein Sohn ist ein
Mann, ein echter Kerl. (Micro en canon)
Trinken wir! Auf Ihre Gesundheit und Ihr Wohl,
Nektar des Himmels, Nektar der Bäume, Nektar
der Pflanzen und der Insekten, die die Blüten
bestäuben,
Gelobt sei, wer dich entdeckt und mir deine
Freuden gespendet, sanctus sanctus
Steige mir nicht in den Kopf, verbreite in
meinem Körper die Wärme des Lebens.
Ich trinke du trinkst er trinkt wir trinken, doch
was ich trinke ist Wasser nicht, amen.
Narrateur
Et voilà que je tombe malade. Je respire mal la nuit et
ne supporte pas le chauffage. Je me rends chez un otorhino-
laryngologiste qui cherche mon mal en vain dans
tous ses microscopes. Puis il endosse tout son sérieux et
me dit: « peut-être que c’est à cause de la forme de
votre nez que vous avez des difficultés à respirer. Vous
savez, le nez des Noirs n’est pas comme le nôtre. Le
nez des Noirs est élargi tandis que le nôtre est mince ».
Mais là, j’avoue que le médecin ne m’informe pas du
tout, cela je le sais depuis que je suis né. En partant, je
lui demande s’il faudrait au prochain rendez-vous que
j’apporte un serre-joints pour mon nez. Il me dit qu’il
ne comprend pas. Moi non plus d’ailleurs. Car si mon
nez est large, logiquement je devrais respirer mieux et
les Blancs devraient respirer moins bien, puisque le leur
est mince! Sauf si mon docteur me dit que dans ce pays
où l’argent est roi, la couche d’oxygiène respirable est
répartie selon le nombre d’habitants. Encore que même
dans ce cas, et vous-même vous êtes d’accord avec moi,
je crois que la justice aurait voulu que la répartition
d’oxygiène se fasse selon la grosseur du nez de chacun!
Vraiment la science des Blancs m’embrouille parfois.
En tout cas, comme la réalité fait loi, demain j’irai
acheter un appareil pour mesurer la quantité d’air qui
m’échoit et la répartir par le temps qui me reste à passer
en Allemagne. Je serais fort surpris si cet appareil ne se
trouvait pas déjà sur le marché. Quitte à mourir de faim,
je ne tiens pas du tout à passer des jours sans respirer.
Le danseur
Mehr als satt, Noah stimmte die Männerhymne an.
Beim Schnarchen sind alle Männer gleich, unabhängig
vom Alter, Herkunft, Rasse, sexualer Vorlieben,
Religionszugehörigkeit, Gesundheit und
Familienstand. Im spezieller Fall von Noah und Essima,
ich wurde sogar sagen, dass Männer beim Schnarchen
alle gleich sind, unabhängig davon ob sie tot oder
lebendig sind.
Also probierte Noah erst die Warnung des
Hundes aus (kurz und fest); dann die Hin und Rückfahrt
(zunehmend – abnehmend); danach übte er die Säge
des Schreiners (Staccato); dann probierte er das
Flugzeug im Gleitflug (lang und gleichtönend); zum
Schluß versuchte er den plötzlichen Kindstot
(Einatmung- lange Blockade- Ausatmung) wenn all das
auf unserer Seite des Lebens passiert wäre, hätte ich
ihnen gesagt wie lange Noah geschnarcht hat. Die Zeit
ist eine Erfindung aus der Welt der Lebenden. Die ist
nur um uns zu zeigen wie groß unserer Unwissenheit
und unsere Grenze sind. Und weil der Mensch Angst
vor der Leere hat, hält er sich an etwas fest das
außerhalb seiner Macht liegt. Deshalb hat auch
derjenige, der es nie eilig hat auch keine Angst. Es ist ja
sowieso blöd, den Wettlauf mit der Zeit aufzunehmen
mit etwas für das es keine Start und keine Ziellinie gibt.
Und deswegen sage ich Euch auch nicht wie lange
Noah geschnarcht hat. (man hört lauter werdenden
Babyschrei während der Erzähler ein Schlaflied singt)
Narrateur
En rentrant à la maison, je trouve une lettre de
mon neuveu Bilana. Mon jugement est requis dans un
litige qui oppose un homme à une femme: l’homme a
donné un taureau à la femme pour qu’elle l’élève. La
femme elle-même possède déjà une jument. Une saison
de pluies et une demi saison sèche plus tard, on a trouvé
un poussin dans l’enclos de la jument. L’homme, venu
récupérer son taureau revendique aussi le poussin.
L’affaire est devant le tribunal. En ton nom, que dois-je
décider? Et puis, tu ne nous as toujours pas dit si nous
devons nous apprêter pour venir te rejoindre là-bas.
Danseuse /vieille dame /danseur
Voilà! Und was zwischen Noah und Essima
passieren musste, erschien zwischen Essima und Noah.
Ein Baby! Ich sag Euch gleich, es war so schön, daß die
Sterne am Himmel vor Eifersucht blassten. So schön,
dass sich die jungen Männer die ganze Nacht rum um
das Haus ihres Vaters stritte, so schön wie eine Elfe.
Aber oh je, dieses schöne Kind weinte und weinte und
weinte. Sie weinte Tränen, die Vater- und Mutterlos
sind) Tränen, die das Repertoire an Schlafliedern
austrockneten. Ein Kind das schön ist, ist
bewundernswert und wunderschön. Ein schönes Kind
das weint kann man verstehen und ertragen. Aber ein
schönes Kind das untröstlich ist, das macht einen
wütend, erregbar und sogar bitter. Das Kind wurde
so und so gedreht, hier und da abgetastet, von oben
nach unter untersucht, nichts! (Der Vater läuft mit dem
Kind hin und her, mal auf der Schulter, mal schaukelt er
es! Vergeblich)
Der Vater ist schon am Verzweifeln als er
bemerkt, dass die linke Hand des Kindes fest
geschlossen ist. Bingo! Man hat die Quelle der Tränen
gefunden. Er öffnet die kleine Hand und endeckt darin
eine Pillepackung, eingepackt in eine Schriftrolle.
– (sie liest) Papa, was ist die Frau?
– Sind sie eine Frau ? Ich meine eine echte. Sie
wissen ja, dass heutzutage sind manche Frauen Männer
und manche Männer auch Frauen. Sie sind also eine
echte Frau. Also gut. Meine geliebte Tochter, trockne
deine Tränen. J’ai vu la femme-arc-en-ciel, j’ai vu la
femme-caméléon, j’ai vu la femme-savon, j’ai vu la
femme-horizon. Du bist doch selbst eine Frau.
Bestimmt wirst du mehr Glück haben als ein Mann. Ich
weiß nicht was die Frau ist (er begleitet die Frau auf
ihrer Platz zurück) Geh, geh und stell doch deine
Mutter diese Frage. (il remonte sur la scène comme un
bébé à 4 pattes, habillé d’une couche et avec une tétine
dans la bouche)
– Mama, was ist die Frau?
– Oh je, das ist eine langwierige Angelegenheit
zu definieren was die Frau ist. Das wirst du erfahren
Schritt für Schritt wenn du größer wirst. Aber um
deinen Durst wenigstens ein klein wenig zu stillen: eine
Frau ist nicht wie ein Mann. Approche, parce qu’il y a
des hommes dans la salle : die Frau ist pssss pssss (elle
lui murmure quelque chose à l’oreille et la lumière
baisse lentement sur cette confidence de la mère à sa
fille. Black)
Ekang bisso bisso élang élang ééé
éé éééé éé
ma dzo nékang bisso bisso élang éland ééé
éé éééé éé
bi man ya sòòò a mot ékang éé
éé éééé éé
aahaan aahaan melò me bààà
me bààà fò
ékang mboloo
essa ngom
ma dzo nékang mbolo
essa ngom
ékang mboloo
essa ngom
essa ngom aa ba betoaa
ayaaaa aaaaaaaaaaaaaa
(nimmt eine Weinkalebasse)
Narrateur
Mon cher neveu, l’oiseau aime l’air, même s’il doit de
temps en temps se poser sur la terre. Le poisson se sent
bien dans l’eau, même s’il existe des poissons-volants.
Le martin-pêcheur aime pêcher, mais c’est sur la terre
qu’il vient manger son poisson. Le pygmée est chez lui
dans la forêt, le désert appartient au Touareg,
l’esquimau dort mieux dans son igloo, les saints sont
aux cieux et la terre appartient aux hommes. Pour relier
les deux, je réfléchis entre construire un pont ou une
échelle. Dis aux deux plaignants qu’ils viennent te
livrer le taureau, la jument et le poussin et demande leur
de revenir rigoureusement à l’heure pour écouter la
sentence quand ce n’est plus du tout la nuit et alors
qu’il ne fait pas encore tout à fait jour.
Le ciel vois-tu Bilana, est une stratification sans
fin de nuages. On n’est jamais en haut; dès qu’on se
trouve sur un nuage, on découvre aussitôt un autre
nuage plus haut et qu’on n’apercevait pas d’en bas.
Mon cher neveu, quand tu recevras cette lettre, je me
trouverai déjà ailleurs
pour voir si là-bas est mieux

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