Felix Kama Webseite

Aujourd'hui plus qu'hier, il y a des Noirs dans le monde entier: Noirs Américains, Noirs Européens, Noirs Asiatiques, Noirs Africains, brefs Noirs noirs et Noirs mélangés. Que veut dire aujourd'hui être Africain? Ta langue quotidienne n'est plus africaine; ta religion n'est plus celle de tes ancêtres; ton économie n'est plus celle du troc; ton droit n'est plus le droit d'aînesse; veste et cravate sont tes vêtements de parade; tu ne manges plus le manioc; ta peau est violemment maquillée, tes cheveux ou perruques lisses et ton ciel n'a plus de clairs de lune cadencés de danses autour du feu; tes contes sont les aventures des films occidentaux. Qu'est-ce qu'être Africain de nos jours? Une race en voie d’extinction? F.Kama

C’est qui même qui m’a dit d’aller épouser une fille Eton ? (FR) – Suite…

(Suite et …

Avant-propos de Félix Kama

Au vu de la bourrasque de réactions passionnées que cet article a suscitées, j’avoue avoir eu à lutter contre moi-même pour en laisser paraître la suite et fin. Il a fallu que par hasard je lise un article dans le « Bild Zeitung » (sans publicité www.bild.de du 22.4.10 p.10) pour m’y résoudre. Un Turc, Murat a payé 15.500 € de dot pour épouser une jeune fille de 14 ans, Özlem. En 2009. C’était une avance sur les 70.000 que le beau-père exigeait ! A bot djé aa ! Donc, les Eton avaient des origines turques ! Moi-même, du temps où je semais souvent « à tous vents » comme me le conseillait le dico Le petit Larousse, j’ai échappé de justesse à ce rançonnement au Sénégal. Vos réactions, chers frères et sœurs, m’ont emmené au constat que nous ne lisons guère, pêchant paresseusement dans un texte une phrase ou un titre, voire si possible le nom de l’auteur pour laisser aller notre imagination à féconder le reste. Or, moi quand j’écris, je suis comme une vieille concubine, un « gnom éboan » : quand j’ai fait ma cuisine-là, vraiment faut manger tout, sinon ne comptez pas sur moi pour le reste. Croyez sincèrement que je m’emploie ici la mort dans l’âme à faire la morale ou un cours de lecture aux camerounais. Je dis hein, je me prends même pour qui ? Un « mangeur de savon » qui a fui la misère du Cameroun, et caché derrière sa vieille Allemande, il ose grimper sur son vieux clavier Windows 386 pour s’adresser à de nobles camerounais, uniquement unis grâce au ballon rond et qu’il vient tenter de diviser, de monter les uns contre les autres ? Zamba ! On peut même lui porter plainte chez Hughes Seumo pour atteinte à l’unité nationale ! Laid comme ça, avec sa face de chimpanzé qui ressemble à un accent circonflexe, ses yeux qui ne s’accordent pas sur la direction à suivre, ses fesses en quinconce et ses pieds « mabongo », mais vraiment pour qui se prend-il, ce Kama ? Mes frères, j’implore votre pardon, et vous êtes bien obligés de me pardonner. D’un : justement parce que moi, j’ai « mangé le savon », alors moi je suis devenu propre. Alors qu’il me soit permis de dire et montrer aux autres qu’ils sont sales. De deux : étant donné ma laideur que les détergents et parfums les plus au point n’ont pas réussi à embellir, je peux me permettre d’insulter même le pape, même Obama ou même ma maman. Que mes frères Eton me pardonnent en fin. J’étais enfant, un gringalet, mais, j’aimais la bagarre. Ceci n’explique pas cela, d’accord. Que voulez-vous ? Toujours un héritage des 15 minutes. Mais je bénéficiais d’une grosse tête, et donc je pouvais réfléchir. Ma stratégie : quand je voulais lutter avec plus fort que moi, je me roulais d’abord entièrement dans la boue. Et quand je venais à mon adversaire, il était obligé de renoncer à la bagarre. C’est ainsi que je la gagnais. Depuis que je voyage à travers le monde, j’ai appris avec le philosophe que tout homme porte en lui les germes de l’humaine condition. La leçon que j’ai également apprise : moque-toi de toi-même d’abord, si tu veux bien le faire des autres. Et puis, mon oncle le Pasteur Ocala m’a dit : fils, la terre tourne, comme tu ne peux l’arrêter, alors essaie même de tourner plus vite qu’elle. Sinon, elle t’écrasera. A force de m’être battu dans l’enfance, j’ai enfin su que même si vous serrez un bandage jusqu’à étrangler votre pied, tant que sur la blessure, vous n’avez pas au préalable mis remède, vous ne guérirez point. « Un jour un jour », l’odeur va finir par « sortir en haut ». De cela, la langue Eton devenue « propre » dit : « O burí, a ma bò ; o yáli, a ma kot » Je le dis aux tribus pures et supérieures. Je parlerai. Le coiffeur a les ciseaux en main. Bon appétit !

 

 

 fin de la première partie)

  • Au secours, il y a une fille de la maison qui s’est échappée. Aux dernières nouvelles, elle se serait réfugiée dans un pays étranger. Il faut payer un « billet d’avion » pour aller la chercher. Et comme tu es venu ici sans que personne ne t’ait appelé, akaa, mets la main dans la poche ! Et bien même.
  • Une pause s’impose. Vous n’êtes quand-même pas venus prendre femme dans n’importe quelle famille ! Les belles-sœurs offrent un buffet à leurs beaux. Une table dont une moitié de pied est hébergée dans le ventre des termites, et donc brinquebalante est dressée au milieu de la cour. Son équilibre tient d’un gros caillou de secours. Des croûtes de sauces des hivernages passées attestent de ce que vous avez-là un meuble original. Tous les beaux sont tenus à venir se servir en même temps et à manger sur place ! D’ailleurs les belles-sœurs, grimées à la J.M. Kankan que terminent des postérieurs à la Ntu Mfinga vous encerclent vaillamment. Au menu, en entrée, une salade d’avocats non mûrs, de palmistes, et de goyave à accompagner avec du manioc cru ! En plat de résistance, du poulet dans une purée de noix de palme sans sel, de la viande boucanée frite pendant 3 minutes et l’inévitable Kpem sans sel, dont les feuilles ont été écrasées à la 6.4.2 et jetées à bouillir 3 minutes durant dans la même purée de noix de palme que le poulet. Et pour arroser le tout, il y a un vin de palme rassis de plusieurs cueillettes. Ce grand cocktail culinaire est à consommer en entier, sans cracher par terre et sans tailler son visage d’une mimique. Enfreindre ces lois est une terrible offense aux belles-sœurs. Quoi, vous osez prétendre qu’elles ne sont pas des cordons bleus ! Quoi, leurs mamans ne leurs auraient donc pas enseigné comment « cuisiner son mari » ! Sacrilège et double offense. Un tel crime mérite un paiement lourd. Longue palabre, interminable plaidoirie à laquelle il s’avère très tôt inutile d’argumenter que ta bouche mastiquait seulement la nourriture. Oui, mais en mastiquant, pourquoi tes lèvres ont fait comme si tu allais faire yiiisch ? Vous êtes venus pour nous insulter devant nos parents ! Triple offense. Si tu es sage, mon frère « quitte derrière les problèmes ». Paie vite avant que le bilan de tes infractions ne s’alourdisse, augmentant sûrement en valeur exponentielle tes amendes.
  • D’ailleurs même, tu disais que c’est quelle fille que tu es venu épouser ici ? On en a tellement qu’on ne se souvient plus qui était ta fiancée. En effet, au milieu de la cour, on conduit un cortège groupé de 7-8 femmes recouvertes de la tête aux pieds par un immense drap qu’on devine qu’il fut blanc avant ses inénarrables heures de service. Puisque tu sembles donc bien connaître ta femme, tu dois pouvoir aussi bien la choisir ! Cette vérité de Lapalisse n’est plus si évidente dès lors qu’il s’agit d’attraper le bon pied parmi tous les pieds blancs de poussière qui trépignent sous le drap. Ici chaque mauvais choix ne connaît pas de pardon. Quoi ? donc depuis que tu venais ici, c’était ma femme que tu visais ! Clame un jeune homme dans la foule. Evidemment, tu dois payer cette méprise. Le comble de la malchance consiste à attraper le pied de la belle-mère. Tu es cuit ! Tollé général, stupéfaction totale. Arrêtez-moi avant que je ne m’exile de ce village, vocifère le beau-père. Il faut toute une meute pour calmer le courroux du beau-père cocu. Il va sans dire qu’une telle grave blessure nécessite des kilogrammes de baume. Gars, sors les kolos.
  • Pendant qu’on y est, depuis qu’on tape même la bouche-là, où est même « l’enveloppe »? Quelle que soit la somme que vous y avez mise, elle ne compensera jamais assez ce que les parents ont enduré pour cette fille : bébé, c’était les anxieuses heures de maladie la nuit. Peut-on compter l’argent de la pension scolaire de cette sommité intellectuelle qui a quand même atteint le collège, et que vous venez prendre gratuitement comme ça? Une enfant si obéissante, qui ne ressemblait en rien aux impolies mauvaises autres filles de ce village ! Et comment évaluer sa beauté sans pareille à 8 villages à la ronde ? Une vraie lune que cette Ngono Abeng. Comparée avec votre « enveloppe », c’est du discrédit. Nous nous sommes même fourvoyés en vous croyant sérieux. Faites encore 3 efforts, sinon, ramassez vos choses et ramenez-les. De toutes façons, « beyen’ be si ki akuma » les visiteurs ne sont pas un bien économique. Tractations, négociations, énervement, engueulades, on en arrive au bord de la rupture ; conciliations, apaisement, promesses de payer plus tard et enfin acceptations. Poignées de mains, embrassades, ouf de soulagement de part et d’autre : on y est passé de très près. On termine en laissant les dates pour venir construire cuisine et Aba’a. La seconde nuit de négociations tire vers minuit quand arrive la cérémonie des adieux.
  • Le baptême de l’épi de maïs sec. Assise sur un tronc de bananier derrière la case, la jeune mariée ne porte autour des reins qu’un pagne, tandis que le haut du corps est dénudé depuis le ventre. Toute la famille l’entoure. Depuis de longues minutes, un oncle édenté et outrageusement éméché mâchonne tant bien que mal quelques grains de maïs. Après quoi, à intervalles irréguliers entrecoupés d’incantations et de demande d’argent, il crache cette bouillie sur le ventre de la néo-mariée : prospérité, abondante progéniture comme les grains de cet épi, obéissance aveugle à ton seigneur et maître, fidélité et qu’on ne te revoie plus jamais ici ! Lève-toi ma fille, va et disparais dans la nuit, sans te retourner !

 

Au départ, le foiré n’emporte pas seulement sa femme. Il écope aussi en cadeau une ribambelle de cousins, neveux, petits frères et petites sœurs à sa femme, toute une clique de vauriens que tu emportes comme « cadeaux » et dont tu as le devoir de sauver de la déperdition. Les Eton disent qu’on ne saurait arracher le tronc d’arbre sans les racines. De plus, la dot ne finit jamais !

 

Le mariage dans cette tribu sonne le début d’appauvrissement du couple, obligé d’effectuer de lourds emprunts pour satisfaire la cupidité inextinguible de beaux-parents sans scrupules. Il devient difficile pour le conjoint de « respecter » cet ancien objet de ses désirs, devenu la cause de sa ruine. Et les coups de bâton et ceinture de pleuvoir matin midi et soir sur le dos de la pauvre, pour un oui ou pour un non. Le pauvre endetté croit peut-être ainsi se faire rembourser sur sa victime d’épouse.

 

Si ce n’est sous d’autres cieux, tout au moins autrefois, la dot était un symbole : alliance entre 2 personnes qui ne sont pas unies par un lien de sang. Elle devenait l’alliance entre 2 familles, 2 clans. Désormais liés, on ne pouvait plus se faire la guerre, de peur de verser « son propre sang » qui se sera perpétué dans le clan du beau-fils. Le cercle s’élargissait de manière concentrique à tous ceux qui avaient pris fille dans un même clan. Alors, l’expression « frère par alliance »  portait toute sa signification. La kola scellait cette alliance, car elle est avec l’eau à boire le seul aliment dans lequel on ne peut mettre du poison. Le mariage était un pacte pour la vie entière. Or un bien qui sert pour l’éternité est inestimable. Mieux, on ne peut l’acheter.

Qui sait ? C’est peut-être pour s’être attaqué à une ressortissante de la Lékié qu’un Prince des Montagnes a répondu indirectement au musicien Congolais ; « aujourd’hui la mairie, demain… » Parlez-moi encore d’épouser une fille Eton, et je vous ferai savoir pourquoi le lépreux lui-même ne saurait enfoncer son moignon de doigt dans son propre nez.

 

* Note de l’auteur : Toute ressemblance avec un groupe identitaire est purement farfelue ou tout le moins, relève d’un hasard malheureux que nous regrettons. Dans ce cas, veuillez substituer le groupe nommé au groupe identitaire que vous abhorrez.

Felix Kama

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